L'Opep a pompé quelque 32,3 millions de barils par jour (mbj) au premier trimestre 2016, tandis que la production saoudienne a atteint à elle seule 10,13 mbj de janvier à avril. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a maintenu en l'état jeudi à Vienne son niveau de production actuel, s'abstenant à nouveau de mentionner tout plafond chiffré, et a annoncé la nomination d'un nouveau secrétaire général. L'actuel secrétaire général du cartel, Abdallah el-Badri, a indiqué qu'il était «vraiment difficile» de donner un chiffre mais que le marché acceptait le niveau actuel de production de l'Opep, jugé «raisonnable». «La Conférence a observé que, depuis la dernière réunion de décembre 2015, les prix du pétrole brut ont grimpé de plus de 80%, l'offre et la demande convergent», ce qui prouve que «le marché est engagé dans un processus de rééquilibrage», a fait valoir l'Opep lors d'une conférence de presse tenue à l'issue de sa réunion semestrielle. «Nous ne sommes pas en position de discuter de la mise en place d'un plafond car selon nous, la stratégie (de l'Opep) fonctionne, le marché réagit vraiment positivement», a abondé le ministre émirati de l'Energie Suhail al-Mazroui, précisant que son pays ne comptait pas augmenter sa production. «Nous allons continuer à nous consulter (...), le marché évolue dans la bonne direction», a commenté pour sa part le nouveau ministre saoudien de l'Energie, Khaled al-Faleh. L'Opep, formé de 13 pays qui produisent environ un tiers du brut mondial, a pompé quelque 32,3 millions de barils par jour (mbj) au premier trimestre 2016, tandis que la production saoudienne a atteint à elle seule 10,13 mbj de janvier à avril (+3,5% sur un an). Le cartel a, en outre, annoncé la nomination du Nigérian Mohammed Barkindo au poste de secrétaire général, à compter du 1er août ainsi que l'admission du Gabon parmi ses membres à partir du 1er juillet. «On ne peut pas parler de déception, tant les attentes des investisseurs étaient faibles. Il était évident que la réunion de l'Opep n'aboutirait à aucune décision concrète et surtout pas à un accord à propos d'un plafond de production. On peut donc parler clairement de non-événement pour le marché», a estimé Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque. Vers 15h00 GMT, le Brent, référence européenne du brut, lâchait 28 cents à 49,44 dollars tandis que le WTI, référence américaine du brut, perdait 73 cents à 48,28 dollars le baril. Satisfaction générale concernant les prix «Tout le monde est très satisfait» de l'état du marché qui «est en train de se rééquilibrer à l'heure où nous parlons», avait assuré M. al-Faleh, qui s'exprimait pour la première fois à Vienne. «La demande est extrêmement bien portante et robuste. L'offre non-Opep décline. Les prix vont répondre au rééquilibrage du marché», avait-il détaillé. Au fil de leurs arrivées dans la capitale autrichienne, les ministres des pays membres de l'Opep s'étaient, en effet, montrés globalement assez optimistes sur le fait que les prix du pétrole allaient continuer à se reprendre dans la seconde partie de l'année. A l'image de la plupart de ses homologues, le ministre iranien du Pétrole Bijan Namdar Zanganeh s'était ainsi félicité mercredi soir que le marché joue parfaitement son rôle de rééquilibrage, alors que les cours, tombés en janvier et février à 26-27 dollars le baril, avoisinent désormais les 50 dollars le baril. Mais «comme je l'ai dit ce matin, le temps n'est pas venu d'atteindre un accord entre les pays membres de l'Opep concernant des quotas par pays», a déclaré M. Zanganeh à l'issue de la réunion de l'Opep. Le ministre iranien a, en outre, indiqué qu'il n'avait «reçu aucun signal (selon lequel), certains pays voulaient augmenter leur production», jugeant que tous les membres du cartel avaient à cœur de «rétablir le marché». Dès son arrivée à Vienne mercredi dernier, M. Zanganeh avait, en effet, estimé que l'instauration d'un plafond de production ne serait «d'aucun bénéfice» pour Téhéran ni pour les autres membres du cartel, précisant qu'il était davantage favorable au rétablissement de l'ancien système des quotas par pays, une option également soutenue par le Venezuela. Le cartel a, toutefois, fait remarquer dans son communiqué qu'il était préoccupé par «le niveau très bas d'investissement prévalant actuellement dans l'industrie pétrolière» et a souligné «le besoin d'une augmentation des investissements en amont afin d'atteindre un équilibre à long terme sur les marchés pétroliers».