BNA Assurances fait son entrée sur le marché principal de la Bourse de Tunis    Blessé en sauvant des enfants d'un incendie à Sfax, Badr Khoudhi quitte l'hôpital    DECES : Chadia KSOURI née SASSI    LG Channels élargit l'offre d'actualités locales et internationales de LG Electronics à travers le monde    Remerciements et Fark : FADHEL JAZIRI    Météo en Tunisie : ciel peu nuageux, cellules orageuses locales accompagnées de pluies l'après-midi    Extradé des USA vers la Belgique, pourquoi Nizar Trabelsi refuse de rentrer en Tunisie ?    Incendies en Espagne : appel à l'aide de l'UE et des milliers d'évacués    Tunisie-Chine : Des opportunités encore inexploitées dans le commerce et le tourisme    La SFBT affiche un bénéfice semestriel en hausse de près de 10%    Les doctorants chômeurs poursuivent leur action au ministère de l'Enseignement supérieur    Décès d'un mineur tunisien dans une prison italienne    Découverte macabre : un homme retrouvé enterré chez lui, son fils principal suspect    Rentrée 2025 : Voici la liste officielle des livres et cahiers pour le primaire !    Turquie : un feu de forêt progresse vers des zones résidentielles dans le nord-ouest    Kaïs Saïed à Sejnane : la cause est nationale, il faut libérer la Tunisie !    À Sejnane, Kaïs Saïed dénonce la corruption et soutient les femmes artisanes    Sofia Sadok signe son retour sur la scène de Carthage après 7 ans d'absence    Hammamet : Nabiha Karaouli chante pour la femme tunisienne et palestinienne    FMI : la Tunisie enregistre plus de quatre ans de retard dans sa consultation annuelle    Le Tunisien Radhi Jaïdi nommé entraîneur du club libanais Nejmeh    Sociétés communautaires : le plafond de financement passe à un million de dinars, selon Hasna Jiballah    Eya Boushih, première Tunisienne au Mondial de gymnastique rythmique seniors au Brésil    Washington dévoile les contours de son ambitieux bouclier antimissile "Dôme d'or"    L'UNFT renonce aux célébrations du 13 août face à la précarité de ses employées    Grèce : plus de 150 incendies en 48 heures, des milliers d'évacués    Fête de la femme : 312 héroïnes tunisiennes célébrées pour leur impact    Des femmes aux commandes des formalités douanières à bord du « Tanit » pour la Journée de la Femme    Pharmacies ouvertes le week-end et jours fériés : une carte interactive disponible    Aujourd'hui, fête de la femme en Tunisie : Le sport féminin mérite beaucoup mieux...    Rania Toukebri: Les satellites, les données et l'après-IA    Pour elles, la fête de la femme se célèbre en prison    Egypte, USA et Qatar relancent la médiation pour une trêve à Gaza    Caravane Soumoud : le gouvernement prépare des poursuites après des révélations d'irrégularités    Najwa Karam, Soleil de la chanson arabe signe un retour triomphal au Festival Carthage 2025    Yasser Jradi : un an après sa disparition, Tunis et Gabès lui rendent hommage    Illuminez Chaque Moment : OPPO Dévoile le Tout Nouveau Reno14 F 5G avec Photographie Flash IA et Design Sirène Irisé    De cœur à cœur, Rafik Gharbi ressuscite Aznavour dans le spectacle "Hier encore" à Boukornine    Kamel Lazaar - Fadhel Jaziri, par son exigence et sa créativité, a hissé la Tunisie au rang des grandes scènes internationales    Tunisie 13 août 2025 : Femmes, exil, climat, vieillesse... le recensement d'une rupture    Déficit commercial en hausse de 24% en un an, selon l'INS    Rania Toukebri : « Les missions lunaires font partie de ma vie »    Le champion du monde tunisien Ahmed Jaouadi rejoint l'Université de Floride pour préparer les JO 2028 à Los Angeles    Assassinat d'Anas Al-Sharif et les journalistes d'Al Jazeera à Gaza : la SNJT dénonce un crime contre la presse    Moez Echargui, champion à Porto, lance un appel : je n'ai pas de sponsor !    Décès de Me Yadh Ammar, une illustre figure du barreau, de l'université et de la société civile    Ahmed Jaouadi : Un accueil présidentiel qui propulse vers l'excellence    Tunisie Telecom rend hommage au champion du monde Ahmed Jaouadi    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Incubateur de talents
Exposition TALAN
Publié dans La Presse de Tunisie le 14 - 06 - 2016

Cette année, il y avait du nouveau : un élargissement notoire de la sélection proposée : des artistes venus d'Afrique, du Maghreb, de France, de Turquie, de Pologne autour d'un thème furieusement d'actualité proposé aux 36 artistes :«3ajel- Le Temps réel»
Il est des évènements sur lesquels il faut revenir. Peut-être parce que l'actualité trépidante de ce dernier mois de mai n'a pas permis qu'on s'y arrête suffisamment, mais aussi et surtout parce qu'ils représentent des moments phare dans la vie culturelle tunisienne.
L'exposition Talan qui s'achève est de ceux-là.
Depuis trois ans, Mahdi Haouas, entrepreneur international doublé d'un mécène, se passionne pour l'art contemporain (que nous avons connu aussi comme ministre du Tourisme). Non pas, comme le font souvent les tycoons de l'industrie ou de la finance, en achetant de l'art, mais davantage comme le feraient les experts, en travaillant sur les «process» de la création. De son initiative est né Talan, c'est en effet le nom à consonance prémonitoire qui s'intéresse à la création de la nouvelle scène artistique tunisienne. Et depuis trois ans, il offre la superbe plate-forme de quelque 800 mètres carrés de ses bureaux, au sein de la zone industrielle de La Charguia, à la galeriste Aïcha Gorgi, et à son talent à elle de «découvreuse». De par la vocation du promoteur, de par le lieu de l'exposition, de par la renommée de Aïcha Gorgi, et le capital de confiance qu'elle a su se créer, l'exposition Talan est devenu un évènement incontournable, mais aussi un lieu où se découvrent ou se consacrent de nouveaux talents.
Cette année, cependant, il y avait du nouveau : un élargissement notoire de la sélection proposée : des artistes venus d'Afrique, du Maghreb, de France, de Turquie, de Pologne. Un nouveau commissaire venu accompagner Aïcha Gorgi, Marc Monsallier, dont on croit savoir qu'il connaît bien la scène artistique africaine. Et un thème furieusement d'actualité proposé aux 36 artistes :« 3ajel- Le Temps réel »
«Un nouveau monde se dessine de jour en jour. Un monde de l'instantané, de l'immédiat, du ‘' Tout ici, tout de suite''», lit-t-on sur le document de présentation de l'exposition.
«Les artistes sont les uniques oracles et vigies des temps modernes. Nous avons besoin qu'ils nous révèlent le sens de ces évolutions. Car jamais nous n'avons été dans cette situation, si paradoxale, d'être autant saturés d'informations, et pourtant à ce point, sevrés de sens».
Cette immédiateté et ce vertige, chacun l'interprète selon sa sensibilité, son appréhension, son échelle de priorité.
Haythem Zakaria présente sa «mécanique de l'expiation», dix chapelets alignés sur des pignons qui tournent mécaniquement selon un rythme lent et régulier. Le chapelet qui est supposé invoquer le pardon de Dieu est ainsi déshumanisé.
Abdoulaye Konaté, le Malien, présente «l'Homme du Sahel» sous un étendard multicolore, allant du noir au blanc, mais effrangé, fait de diversités et de ruptures.
Sadok Lamri, l'Algérien, raconte dans son «Ken ya maken» des hommes à la tête pixélisée, prisonniers d'un trop-plein de l'Histoire violente qu'ils affrontent. Une Histoire dont les dossiers non classés, et donc toujours d'actualité, s'entassent dans des cartons à leurs pieds
Anne Latreille Ladoux, la Polonaise, restitue le choc des civilisations, celui qui fait se rencontrer dans un même temps, un même lieu, sur les îles grecques, des touristes en vacances, et des migrants rejetés par les flots, en une confrontation surréaliste.
Noutayl Belkadhi dont on aime l'humour et la poésie, nous offre l'espoir : une paire d'ailes cinétiques en métal et aiguilles d'acacias, la beauté épineuse du monde, mais tout de même et toujours la possibilité de l'envol.
Sadok Rahim, l'Algérien, évoque la dichotomie entre le discours et la réalité : la Turquie, symbolisée par le superbe tapis supposé accueillant aux émigrés, se découpe en bateau, souhait avoué de n'être qu'un passage, ou «geçit», le titre de l'œuvre.
Douraïd Souissi photographie le vide, et la solitude sidérale de ces personnages perdus dans le temps et l'espace. Il arrête le temps, le fige, prend du recul, et ces personnages ordinaires semblent se trouver là par le hasard d'une prise de vue.
Il est impossible, bien sûr, d'évoquer tous les artistes, mais il est plaisant de s'arrêter sur ceux qui ont su, dans cette course de l'immédiat, retenir une attention toujours sollicitée.
Slimen Elkamel est de ceux-là, jeune artiste peu connu qui raconte mille et une histoires dans ses œuvres. Sélectionnant des personnages, découpant des silhouettes, il leur offre un autre « ici et maintenant » que celui auquel ils appartiennent, et donc le don merveilleux de s'offrir une autre histoire, un autre environnement, et peut-être la vie dont ils rêvent.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.