Dans une déclaration médiatique accordée au journal La Presse en marge de sa participation au sommet « Pour un nouveau pacte financier mondial », le Président de la République Kaïs Saïed est revenu sur les négociations avec le Fonds monétaire international (FMI) à l'issue de son entretien hier avec sa directrice, Kristalina Georgieva. Kaïs Saïed a encore une fois refusé tout diktat de la part de cette institution financière, refusant de mettre en péril la paix sociale. Pour Kaïs Saïed, il est difficile de bâtir un nouvel ordre mondial tout en préservant les anciennes pratiques de ces institutions. « Il faut revoir ces institutions, les réformer ainsi que leurs politiques et leurs recettes », a-t-il dit. Le Président de la République assure avoir transmis ces messages à la directrice du FMI, ajoutant que ces conditions sont acceptables seulement si elles répondent à « nos attentes et nos visions ». « Je l'ai dit à maintes reprises, on ne peut pas approuver des recettes comme une allumette qui s'enflamme aux côtés de matériaux hautement explosifs. Ce n'est pas simplement une question de chiffres, mais il s'agit d'êtres humains dont nous devons préserver la dignité », a-t-il insisté. Le Chef de l'Etat a rappelé ses positions quant à l'application de taxes à ceux qui ne sont pas concernés par le système de subventions, « or nous ne disposons pas d'une base de données de personnes qui ne nécessitent pas la subvention ». « Je n'accepterai pas que du sang coule en Tunisie comme cela a été le cas en janvier 1984 », a averti le Président de la République en faisant allusion aux risques que peuvent provoquer ces diktats. Enfin, le Président de la République a réfuté toute condition qui peut menacer la paix sociale en Tunisie. « S'il y a une seule personne qui peut dire non à ces recettes, c'est bien moi », a-t-il insisté.
