«Ben Tounès doit se décider. Ou il reste et revoit sa manière de gérer. Ou bien, qu'il se retire et convoque une assemblée extraordinaire élective» «C'était attendu depuis des années déjà. L'ambiance au sein du club est malsaine. Le 7 juillet prochain, le Stade Tunisien fêtera ses 68 ans, l'équivalent de deux générations de supporters. Notre club n'a jamais connu la relégation depuis sa création. Nous avons connu la deuxième division il y a 61 ans, car c'était un passage obligé. Comme tous les clubs, il a entamé son parcours en quatrième division, d'où il a commencé sa montée vers la division nationale. Le palmarès du club est éloquent : 2 coupes de la Ligue, 2 coupes arabes des vainqueurs de coupe, 4 championnats et 2 coupes de Tunisie. C'est une école de football qui vit des jours sombres et ça me fait mal au cœur d'en parler. Le malheur du Stade, c'est qu'au fil des années, ses sympathisants intègres l'ont délaissé. Et pour cause : chaque président et son équipe font une croix sur le passé et coupent les ponts avec le bureau directeur qui les précède. Le contraire est aussi vrai. Le président sortant et ses collaborateurs se retournent contre leurs successeurs. Du coup, il n'y a pas de continuité et c'est le club qui a fini par payer la facture cher, très cher même. Bref, c'est la désolidarisation de la famille stadiste qui a fait du tort au Stade Tunisien. A mon avis, la faute est partagée. Tout président qui exerce se referme sur lui-même et finit par se trouver seul dans la tourmente financière. Les anciens présidents et les anciens dirigeants prennent leurs quartiers dans des cafés. Chaque clan y élit domicile et commence alors l'infinie guerre des spéculations de tout genre. Les supporters suivent le mouvement et chacun choisit son camp. Y a-t-il un gagnant dans cette gabegie qui empeste le Stade Tunisien ? Absolument pas. Le club a été toujours le plus grand perdant, puisqu'il a toujours plongé dans la crise financière. Le Stade a été toujours orphelin des gens qui l'aiment. Lorsque nous étions convoqués par Ghazi Ben Tounès après les sanctions infligées par la FTF, nous étions seulement 7 anciens présidents à répondre à l'appel : Kamel Snoussi, Mohamed Derouiche, Jalel Ben Aïssa, Moncef Chérif, Anouar Haddad, Raouf Guiga et moi-même. Les autres ont brillé par leur absence, notamment Mohamed Achab et Khaled Sancho. Même au niveau de l'équipe actuelle, la désolidarisation a fait des ravages. Ghazi Ben Tounès nous a réunis alors qu'il était accompagné seulement de deux membres de son bureau directeur, Nabil Madani et Mohamed Khémiri. Les autres ont quitté le navire alors qu'il commençait à chavirer. Pour que le Stade retrouve sa place parmi l'élite, c'est maintenant que Ben Tounès doit se décider. Ou il reste et revoit sa manière de faire en s'entourant des anciens dirigeants, voire des anciens joueurs du Stade, pour qu'ils l'aident dans sa tâche. Ou bien, qu'il se retire et convoque une assemblée extraordinaire élective. Il faudra par la suite chercher un entraîneur qui connaît bien les rouages de la Ligue II».