L'ESZ est appelée à construire sur des bases solides. On savait bien que l'ESZ allait passer une saison difficile. La raison était simple. Abichou et sa bande ont vidé l'équipe version 2015 de tous les joueurs cadres. Les rescapés et certaines recrues assez modestes guidés par Mounir Rached et deux adjoints ont débuté la compétition difficilement. Pour exprimer leur mécontentement envers les résultats peu flatteurs, les supporters ont amplifié la pression autour du club, exigeant vainement des renforts. De son côté, le bureau directeur n'a pas nié les faits, reconnaissant que l'effectif est faible aussi bien quantitativement que qualitativement. Simultanément, il se plaignait parfois des difficultés matérielles et, par conséquent, il déclarait tantôt ne pas être en mesure de recruter des joueurs de valeur, tantôt, il menaçait de démissionner. Les semaines se succédaient et la situation ne s'améliorait guère, voire empirait. La majorité du public a boycotté les séances d'entraînement. Sentant le danger, les responsables ont changé de tactique. Ils ont alors multiplié les promesses sans pour autant les honorer. C'était juste pour gagner du temps. L'entraîneur Mounir Rached s'est montré passif. Au lieu de faire valoir son droit de veto contre le départ de certains joueurs ou d'exiger des renforts de taille pour remplacer les partants, il a laissé faire... Et, en fin de compte, c'est lui qui a payé la facture. La grogne n'a pas cessé durant toute la phase de l'aller. Heureusement que deux victoires, imprévues d'ailleurs, face au CA et à l'EST, à Tunis, sont venues au bon moment pour calmer la tension et apaiser les esprits. On a cru que le travail a commencé à porter ses fruits, mais ce n'était qu'un feu de paille puisque l'équipe a sombré de nouveau dans la médiocrité. Le changement de l'entraîneur était jugé inéluctable par tous les observateurs. Ce qui fut fait. Sauve qui peut ! Avec l'arrivée de Moncef Mcharek, on a bien espéré un réveil et l'arrêt de l'hémorragie, mais la situation ne s'est pas améliorée. L'équipe a continué à collecter les résultats négatifs. Pis encore, au lieu de profiter du mercato hivernal pour réparer les bévues et remettre l'équipe sur selle en la renforçant par quelques bons éléments, encore une fois le bureau directeur a joué avec le feu, au grand dam des supporters, comme pour les provoquer. Il a laissé partir les deux meilleurs joueurs, moyennant quelques sous. En effet, les départs de Nafaâ Jebali, capitaine de l'équipe et force tranquille, ainsi que du buteur Jacques Besson ont constitué deux opérations à risque. Ajoutez à cela la blessure du gardien Krir qui lui a valu une opération chirurgicale et par conséquent une longue absence, en plus de la sanction de Hamza Messaâdi qui a duré cinq matches. C'était alors le tournant et l'équipe s'est trouvée automatiquement sur une courbe descendante. Les désagréments ne se sont pas fait attendre. La pression s'est accentuée dans les milieux proches de l'équipe. Les salaires des joueurs n'étaient pas réglés à tel point que la totalité de l'effectif a refusé de s'entraîner au moment où la menace de la relégation était persistante. L'erreur technique, qui a coûté une défaite contre la JSK, a compliqué encore plus la mission, au cours des derniers cent mètres. En dépit de tout cela, l'équipe s'est bien accrochée et n'a pas perdu espoir, grignotant, de temps à autre, de précieux points. L'écart insignifiant entre les nombreux clubs menacés, en bas du classement, a également plaidé en sa faveur. Miraculeusement et avec beaucoup de grinta, elle a remporté le match de la saison en battant le CSS qui jouait pour le titre. C'était la victoire de la délivrance, à une journée de la fin. Un parcours mitigé qui a donné des frissons aux supporters. Une saison à oublier. Une fois le rideau tombé, la date de l'assemblée générale est fixée au 23 juillet. Le gardien Achraf Krir s'est aussitôt envolé pour la Belgique. Son manager déclare que White Star Bruxelles s'intéresse à ses services. Jouini est également dans le viseur de certains clubs tunisiens. Les joueurs qui ont évolué sous forme de prêt vont réintégrer leurs clubs d'origine... Sauve qui peut !