Il est venu en cours de saison. Il a eu le courage d'écarter certains joueurs pour remettre l'équipe sur les rails. La fin de la saison lui a donné raison. Comment êtes-vous venu au CAB ? Ce sont les responsables cabistes qui m'ont contacté et m'ont proposé de prendre en main l'équipe senior. Je n'ai pas refusé bien évidemment. Il s'agit d'un grand club avec lequel je devais faire de bons résultats. L'objectif était la 4e place. Comment avez-vous trouvé la situation ? Franchement défavorable à l'épanouissement de l'équipe. Joueurs et responsables n'avaient pas le moral. Après 2 ou 3 journées lors de la phase retour, le CAB s'est trouvé écarté de la course au titre et éliminé prématurément de la Coupe de Tunisie. Tout le monde était abattu moralement. Comment avez-vous fait pour redonner le goût de jouer à l'équipe ? Il a fallu du temps car au début, je me suis retrouvé pratiquement seul sur le terrain à entraîner. Puis les responsables ont payé des arriérés de salaires et petit à petit la situation s'est améliorée. La veille de chaque match, je devais motiver les joueurs. Mais nous avons constaté que plusieurs joueurs ne jouaient plus ou faisaient banquette et l'ambiance s'est de nouveau dégradée... Il est vrai que certains joueurs ne pouvaient plus continuer à jouer au CAB car la discipline passe avant tout. C'est le cas de Darragi et de Gherab. D'autres commettaient beaucoup de fautes individuelles, notamment au niveau de l'axe central. On a vu ces défaillances contre l'ESS et l'ESM. Oui, mais on a vu jouer en permanence une équipe expérimentale et la stabilité en pâtit... Il faut bien effectuer des remaniements au niveau de la composition de l'équipe quand les choses ne tournent pas rond. Là aussi, il a fallu du temps pour que les automatismes s'améliorent. Après un mois de travail, on a appris à récupérer le ballon très haut, loin des 16 mètres. Contre le SG à Gabès, EGSG à Bizerte, l'ASM à La Marsa ou le CA à Tunis, on jouait pratiquement seuls. Ce qui n'était pas le cas. On crée beaucoup d'occasions, mais on ne marque pas par manque de concentration. La meilleure illustration est le match face au CSHL au cours duquel nous avons eu au moins 7 opportunités de scorer. Etes-vous satisfait de votre travail ? Oui, en grande partie. On a mis un peu de temps pour mettre en place une équipe type et le travail a porté ses fruits en fin de saison. Nous avons réussi à gagner trois matches sur les quatre derniers joués à l'issue desquels nous avons marqué sept buts. Enfin, nous sommes devenus efficaces à l'approche des buts adverses. Et si on parlait de votre avenir au CAB. Etes-vous sûr de demeurer à la tête du club nordiste ? J'ai un contrat avec le CAB qui expire en juin 2017. Je respecte donc mon engagement, je vais me réunir bientôt avec le président du CAB pour discuter justement de ce volet. Oui, mais le président est partant... Pour le moment, il n'y a rien d'officiel; je continue en tant que professionnel à faire mon travail. Ne pensez-vous pas qu'il commence à se faire tard pour décider de la date du retour à l'entraînement et préparer la prochaine saison? Oui, la préparation doit débuter, en principe, entre le 1er et le 15 juillet. Le public du CAB est exigeant et il a raison, il veut une équipe compétitive qui fasse honneur à sa réputation. Pour ce faire, il faut réussir le début du championnat. Un calendrier est, par conséquent, nécessaire pour fixer la date de la préparation, les stages à effectuer, recruter, laisser partir 5 ou 6 joueurs vers d'autres cieux... Bref toute une programmation. Que comptez-vous faire au CAB sur le plan sportif? L'effectif en place est déjà riche, mais il faudrait l'étoffer, d'autant plus que des rumeurs courent selon lesquelles des éléments-clés sont courtisés par d'autres clubs. On a besoin au CAB de latéraux, d'axiaux, de deux pivots et d'ailiers. Rien que ça? Oui parce que les doublures doivent être de valeur. Et les jeunes? Vous avez tout à fait raison. Ben Ammeur, Ben Zitoun, Hamdouni, Mahmoudi, Dhakouani, Rouahi auront besoin de jouer davantage en équipe senior.