Pour sa neuvième soirée, le festival de la Medina de Sousse version 2010 a retrouvé le cadre du Ribat. Nombreux sont ceux qui s'étaient déplacés pour assister à cette soirée musicale syrienne assurée par l'ensemble de chant soufi d'Alep. L'expérience tend à prouver que les groupes syriens qui se produisent en Tunisie préparent minutieusement leurs spectacles. La troupe de cette soirée ramadanesque n'a pas dérogé à la règle. Cet ensemble, encadré par l'artiste Nouri Noureddine, monta sur scène à 22h30. Il était composé d'un orchestre de six musiciens sous la direction de Ghassen Ammouri : Mohamed Masri au violon, Abdallah Hakaouati à la percussion, Fahd Ram Hamdan au tar, Ghassen Ammouri au qanoun et le duo Ahmed Baddour- Mohamed Dabbagh au chant. Ces deux derniers étaient vêtus de jilbabs blancs. Magré leur nombre réduit, les instrumentistes ont produit une sonorité performante. Il est vrai que la sono, excellente ce soir- là, les a beaucoup aidés dans leur tâche. Le concert débuta avec le mouachah «El wissal»; par la suite, le duo chanteur Baddour-Debbagh enchaîna avec une série de «qoudoud» célèbres, parmi lesquels nous citons «Qol lil maliha», «Kaddeka el mayess», «Ibâth li jawab», «Essoud ouyounek» et autre «Ya mel Echcham». Cette série de mélodies, très applaudie par l'assistance, a permis de découvrir la très belle voix cristalline et puissante de Ahmed Baddour. Cet artiste, que nous avions déjà vu par le passé accompagnant Sabah Fakhri, a emballé le public du Ribat. Il n'a rien à envier à des confrères artistes tels que Chadi Jamil, Hammam Khaïri et autre Kinan El Bacha. Nous ne pouvons omettre d'évoquer les très beaux solos du cithariste et du violoniste. Nous avons également eu droit à divers «maouals» des deux chanteurs que l'étroitesse de la scène n'a pas empêché de faire quelques tours de danse à la syrienne. Les techniciens de la lumière ont également fait partie de la fête en nous régalant de quelques projections de couleurs sur les murs de l'arrière-scène. Pour la dernière partie de la soirée, l'ensemble syrien a gratifié l'assistance de quelques morceaux soufis, avec des prières à Dieu, auxquels participèrent deux derviches-tourneurs. Ce spectacle, qui a duré deux heures, a séduit les spectateurs qui n'ont pas été avares d'applaudissements et de youyous pour ces artistes qui ont terminé leur tournée à Sfax après Tataouine, El Jem, Djerba, Médenine et Sousse.