Il faisait très chaud et humide à Sousse le soir de lundi soir dernier. Mais ce facteur n'a nullement découragé les mélomanes pour se déplacer en grand nombre au Ribat de la ville et assister au concert de chants soufis du groupe syrien dirigé par le chanteur Fehd Ismaïl. L'ensemble était composé d'un violonniste, d'un cithariste, d'un flûtiste, de deux percussionnistes et de Fehd Ismaïl au chant, soutenu par un choriste. Après un prélude instrumental de musique orientale, le duo vocal mentionné entama son tour de chant avec un cocktail de mélodies syriennes puisées dans le patrimoine d'Alep, et l'une des œuvres de Sayed Dérouiche. Talaât y a mahla nourha Les deux artistes, qui avaient travaillé dans le passé avec Sabah Fakhri, enchaînaient avec une série de codoud et de mouwachahat du même registre syrien. La deuxième partie de la soirée comporta un bouquet de mélodies liturgiques qui ont accompagné la prestation du derwiche tourneur, Ibrahim Kanaân. L'acte suivant a vu les deux chanteurs de la soirée interpréter une autre série d'airs d'Alep ya âzouli, ya habibi… Entre-temps, Ibrahim Kanaân est revenu sur scène, vêtu d'un habit traditionnel syrien, pour donner un tour de danse de chevalier. Il y a lieu de mentionner que les différentes péripéties de la soirée avaient également comporté des mawawils et des solos instrumentaux du violonniste, du cithariste et du flûtiste. Le groupe syrien, en parfaite entente avec le public, chanta à la fin du concert, qui dura près de deux heures Ya tira tiri et Ya mal echam, sous les applaudissements chaleureux qui n'en finissaient pas.