Le pressing est l'essence de la méthode Benzarti... Etre champion est à, n'en point douter, l'aboutissement de toute une panoplie d'arguments d'ordre managérial, technico-tactique et mental qui mettent en place naturellement de véritables repères entretenus tout au long du parcours. L'un de ces fondamentaux qui a été à l'origine de la réussite de l'Etoile est bien évidemment la pratique quasi infaillible du pressing qui est devenu l'essence même de la méthode Benzarti. Dans ce registre,quand on suit de près l'évolution de l'Etoile, on voit très bien que tout le monde est concerné par l'application stricte et stratégique de ce mouvement de presse permanent et sur tous les coins du terrain. Tout cela dans le but d'acculer l'adversaire à commettre des erreurs et d'étouffer son jeu. De derrière, c'est bien Balbouli qui déclenche ce processus de pressing en évoluant carrément en tant que libéro et en plaçant ses coéquipiers dans une position assez avancée. Le «keeper» étoilé s'appuie notamment sur son excellent jeu de pied qui lui permet non seulement de faire des relances précises, mais aussi d'offrir à ses coéquipiers des solutions de rechange pour temporiser le jeu. Le reste du travail est accompli judicieusement par ses coéquipiers qui abattent systématiquement un imposant travail de sape sur l'adversaire sur le double plan défensif et offensif. Par conséquent, lorsque l'équipe perd la balle, c'est tout un relais de récupération qui se met en place avec la présence quasi permanente de deux, voire trois Etoilés sur le porteur de la balle, en confrontation directe avec l'adversaire et les autres pour assurer un deuxième écran de rétrécissement d'espace. Après la récupération de la balle, place tout de suite après à la reconversion rapide et aux décalages orchestrés par cinq, voire six Etoilés qui se ruent en toute rapidité vers la surface de réparation de l'adversaire créant ainsi le surnombre dans la zone adverse. Et c'est dans cette partie du terrain que recommence l'inévitable travail de sape au moment de la perte de la balle, entreprise cette fois-ci par le premier Etoilé se trouvant en pointe. Dans ce registre, les Acosta, Akaichi, Bangoura et autres se chargent de récupérer la balle le plus haut possible, ou à défaut de réduire le champ de manœuvre du porteur de la balle. Restons dans la récupération pour relever la remarquable métamorphose de Lahmar et, à un degré moindre, Msakni, qui n'hésitent pas à se muer en de véritables défenseurs maîtrisant parfaitement l'art, de défendre afin de récupérer le ballon là où on le perd pour gagner du temps et de l'espace. En bref, c'est tout un mécanisme de placement, de récupération et de reconversion rapide qui est véhiculé systématiquement par la bande à Benzarti qui lui a permis d'imposer son tempo et son savoir-faire à tous ses adversaires sur le double plan local et continental. Une assise caractérielle Outre ce volet foncièrement technico-tactique, derrière cette réussite réside une assise caractérielle et psychologique assez imposante. Elle a été fortement utile pour l'équipe dans les moments lourds à supporter, notamment sur le plan mental. Ce facteur de grande importance est devenu possible par la présence d'une pléiade de joueurs de caractère qui ont été d'une grande utilité que ce soit dans les vestiaires ou sur le terrain. En effet, les Balbouli, Jemal,Boughattas, Brigui, Kom, Tej, Lahmar, notamment, ont été utiles à leurs coéquipiers dans les moments de pression. Au final, on l'a bien compris: un champion se dessine sur fond d'arguments technico-tactiques, physiques, mais aussi psychologiques et caractériels. Autant de vecteurs qui doivent être de surcroît mis en valeur tout au long du parcours.