Renverser la vapeur dans un contexte aussi pesant que celui du match face à une EGSG jouant sa survie en Ligue 1 renvoie inévitablement à un profil de champion... Glaner un titre de champion se concrétise sur fond de régularité, de persévérance, de richesse d'arguments d'ordre technico-tactique certes, mais surtout mental face aux multiples aléas et qui exigent une capacité de surpassement et d'adaptation avec les différents contextes. Justement, face à une formation de «Gawafel» luttant pour le maintien, les coéquipiers de Ghazi Abderrazak, incontestablement l'un des meilleurs éléments durant cette saison, ont eu à négocier un match «compliqué», à gérer sur le double plan psychologique et footballistique. A cet égard, il suffit de mentionner que pour la première fois de la saison, les étoilés sont rentrés aux vestiaires menés au score suite au but de Chellouf à la 32' ; une situation somme toute insolite pour la bande à Benzarti et qui s'est présentée, de surcroît, dans un contexte d'obligation de résultat assez exigeant, donc lourd à supporter sur le plan mental. Mais finalement, les coéquipiers de Ben Amor ont encore une fois fait montre d'une force de caractère remarquable pour renverser la vapeur parvenant non seulement de revenir au score par Brigui à la 53', mais arracher, par la suite, la victoire à la 72'grâce au but splendide de l'excellent Amine Ben Amor, contrôle du pied droit suivi d'un tir enveloppé de toute beauté du pied gauche, une force mentale confirmée par le stratège Hamza Lahmar : «Le match n'était pas du tout facile surtout après avoir encaissé un but contre le courant du jeu, mais on ne s'est pas affolé et on a pu trouver les ressources nécessaires pour revenir au score et arracher une victoire synonyme d'un titre amplement mérité après tant de labeur et de fatigue durant trois saisons sans arrêt». Les ratages monstres des Etoilés ! Dès l'entame de la rencontre, on a eu l'impression que les coéquipiers de Neguez voulaient sceller le sort de la rencontre le plus tôt possible et, par voie de conséquence, avoir une «visibilité» précoce pour le titre. Un constat qui pourrait justifier le nombre important d'occasions de but, pas moins de 12, ratées par les protégés de Benzarti, principalement par Diogo Acosta qui s'est présenté à trois reprises en situation de face-à-face avec Wassim Naouara, auteur d'une prestation remarquable, Msakni, Lahmar, Brigui et Akaïchi. Ces deux derniers ont multiplié les permutations sur les ailes gauche et droite pour créer l'effet de surprise et déstabiliser les repères défensifs des deux arrières latéraux des «Jaune et Vert ». Msakni, lui aussi, a été un véritable danger pour l'arrière-garde adverse par ses ouvertures lumineuses, sa lecture remarquable des différentes séquences du jeu de ses coéquipiers, mais aussi du positionnement des défenseurs d'EGSG. Un danger qui fusait de partout Il est clair que la formation sahélienne dispose désormais d'une panoplie d'arguments tellement riche et variée, qu'elle est devenue «imprévisible», voire insaisissable pour ses adversaires. En effet, les Etoilés peuvent se montrer dangereux sur tous les coins du terrain, par n'importe quel joueur et quelle que soit la séquence du jeu. A commencer par Neguez et Abderrazak, solides défensivement, assurant de surcroît la couverture d'une manière remarquable ; mais surtout jouant carrément en véritables attaquants de couloir créant en permanence des situations de surnombre en phase offensive. Un Ben Amor jouant dans le registre d'un métronome patenté et d'un régulateur confirmé du tempo de son équipe. Le but de toute beauté marqué à la 72'est une véritable cerise sur le gâteau — quel enchaînement ! — Sans oublier la présence d'un Brigui opportuniste à souhait et créant en permanence l'effet de surprise, se faisant constamment oublier par ses anges gardiens, et le but de l'égalisation qu'il a marqué en est la parfaite illustration. Pour finir avec un Msakni à la clairvoyance perspicace lui permettant de distiller de véritables «caviars» à ses coéquipiers et de les mettre dans des situations quasi-idéales pour scorer. Au final, les coéquipiers de Balbouli ont montré face à EGSG qu'ils disposent de tous les ingrédients d'un champion : régularité, des registres technico-tactiques à la fois riches, imposants et même spectaculaires, sans oublier cette fameuse «résistance mentale» chère à Benzarti qui a permis à la formation sahélienne de s'adapter à toutes les situations les plus éprouvantes sur tous les plans. Autant de qualités qui lui ont permis de surclasser les ténors de la compétition locale et continentale depuis bientôt deux saisons. Nous y reviendrons ! Nous ne pouvons terminer sans faire allusion à l'attitude le moins que l'on puisse dire déplacée, voire désolante de Kaïs Yaâcoubi, un pur produit de l'école clubiste grandement valorisante et, de surcroît, qui a dû côtoyer les figures de prou en matière de noblesse civique et richesse de palmarès sportif sur les plateaux des télévisions. Le coach d'EGSG a fait un véritable «show» d'un très mauvais goût au vu de tout le monde, en proférant des expressions et des gestes le moins que l'on puisse dire dégradants, voire exécrables !Un peu de pondération SVP monsieur !