Du 23 juillet 2016 au 17 mars 2017, Sfax met en avant sa dimension arabe, son patrimoine et sa culture Le 23 juillet sera la journée inaugurale de la manifestation «Sfax capitale de la culture arabe». Un événement qui se poursuit jusqu'en mars 2017 avec un programme culturel et artistique varié, qui tend à démocratiser la culture et à raviver la mémoire du patrimoine matériel et immatériel de la ville. Afin de révéler les détails de cette vision et de la programmation, le comité d'organisation a tenu une conférence avant-hier à Tunis. Le programme du 23 juillet comporte un spectacle de rue à Bab Bhar, intitulé «Sfax illumine le ciel arabe», mapping sur la muraille de Bab Diwan, un spectacle de Mohamed Ali Kammoun intitulé «Parfum de Sfax», parade de montgolfières et de bateaux à Chatt el Krekna, une exposition photographique «Light cubes photos» et l'opérette «La ville éternelle». La coordinatrice générale de «Sfax capitale de la culture arabe», Houda Kchaou, a pris la parole afin de présenter les grandes lignes de la manifestation, organisée par un comité de 130 membres répartis sur 10 commissions. En quelques chiffres, il s'agit de 1.000 invités arabes, 16 conférences, 6 rencontres internationales, 8 festivals musicaux, 3 manifestations cinématographiques, 3 grandes expositions, 3 festivals d'arts plastiques, deux événements dédiés à la poésie, 3 au théâtre et 3 aux arts de rue, avec «la route de la culture» qui se décline en 130 escales artistiques dans les villes et villages du gouvernorat de Sfax. Cette décentralisation du programme a été le fruit d'une contestation d'un ensemble d'artistes et d'activistes de la société civile sfaxienne, qui ont dû signer une pétition pour se faire entendre. Parmi eux, le comédien et metteur en scène Chokri Bahri, aujourd'hui membre du comité d'organisation. Dans sa déclaration lors de la conférence de presse, il a expliqué qu'une stratégie a été mise en place de sorte à inclure toutes les délégations de Sfax. «Nous avons soutenu les festivals régionaux, surtout ceux à thème, soutenu la création de nouveaux, réhabilité des sites archéologiques dans les régions et installé des centres culturels dans les quartiers populaires», a-t-il précisé. Sfax regorge en effet de sites abandonnés et négligés, que Sfax capitale de la culture arabe 2016 a intégrés dans ses lieux à visiter, dans le but d'attirer l'attention des visiteurs et des autorités sur leur importance. Il y a notamment la Médina de Sfax, Sidi Mansour et autres marabouts, le site de l'ancienne ville romaine de Younga et le site archéologique de Bararus, qui est en train d'être restauré afin de devenir un espace culturel permanent. Une infrastructure qui perdure La vision de «Sfax capitale de la culture arabe» pour les lieux emblématiques de culture et de patrimoine de la ville est présentée en quatre volets : «Manarat» (pôles), «Masarat» (parcours), «mazarat» (hauts lieux) et «Madarat» (orbites). Parmi ces lieux, l'ancienne cathédrale de Sfax que les travaux transforment en la plus grande Médiathèque en Tunisie. 9 des 30 milliards du budget de la manifestation sont alloués à ce projet. Vient ensuite l'aménagement de Chatt el Krekna qui symbolise l'ouverture de Sfax sur la mer et qui s'accapare 6 milliards du budget, et puis la Médina de Sfax avec 5 milliards. Ceci dans l'objectif de fournir à la ville et ses habitants une infrastructure durable qui reste après la fin de la manifestation. Celle-ci regorge durant presque une année d'événements artistiques de toutes les disciplines. L'une des plus proches et plus importantes est le festival international de Sfax, qui a été inclus cette année dans «Sfax capitale de la culture arabe», et qui se déroule du 24 juillet au 12 août, avec des stars comme Saber Rebaï, Najoua Karam, Kadhem Saher, Chirine et Melinda Doolittle. Au lendemain de l'ouverture aura lieu la signature d'un accord de partenariat entre «Sfax capitale de la culture arabe 2016» et la ville d'Al Qods, capitale permanente de la culture arabe. Au programme également, des conférences sur le patrimoine, sur les technologies et sur les arts, le festival du film arabe (du 4 au 12 novembre) et un festival de graffiti à la cité Zitouna (du 1er février au 17 mars), avec la participation d'une vingtaine de street artistes internationaux.