L'Algérie est le premier marché émetteur de touristes, avec des prévisions de 1.7 million de visiteurs en 2016, contre près de 1.5 million en 2015. Le trafic y est mais les deux compagnies qui opèrent sur cet axe, à savoir Tunisair et Air Algérie, n'exploitent que onze des quatorze vols possibles, conformément à l'accord aérien entre les deux pays L'avion airbus A320 de Nouvelair a été chaleureusement accueilli sur la piste de l'aéroport international d'Alger - Houari Boumédiène et arrosé par des jets d'eau des sapeurs-pompiers, comme il est de coutume dans le monde de l'aéronautique civile quand un avion se pose pour la première fois sur le tarmac d'un aéroport. En effet, la première compagnie aérienne privée en Tunisie a lancé, le 14 juillet, son premier vol reliant Tunis et Alger. C'est le premier vol à destination d'un pays maghrébin pour la compagnie qui s'est spécialisée, 27 ans, dans le transport des touristes qui visitent la Tunisie. Pourquoi Alger ? C'est le premier marché émetteur de touristes avec des prévisions de 1.7 million de visiteurs en 2016, contre près de 1.5 million en 2015. Le trafic y est mais les deux compagnies qui opèrent sur cet axe, à savoir Tunisair et Air Algérie, n'exploitent que onze des quatorze vols possibles conformément à l'accord aérien entre les deux pays. C'est pour cette raison qu'on s'est limité à trois vols par semaine, affirme M. Chokri Zarrad, Dga de Nouvelair, formulant le souhait d'une rapide révision de cet accord pour élargir les perspectives sur ce marché prometteur. «Hormis Alger, d'autres régions, comme Sétif, El Oued, Tebessa, pour ne citer qu'eux, offrent de belles perspectives de développement au vu de la forte demande sur les services médicaux tunisiens», explique-t-il. Pour ce qui est de l'axe Tunis-Alger, Nouvelair ne compte pas mener une concurrence frontale aux opérateurs historiques des deux pays, fait-il savoir, lors de la conférence de presse tenue à l'aéroport Houari Boumédiène. Mieux encore, la compagnie privée mise sur la synergie avec les deux opérateurs historiques en vendant de la continuité, positive-t-il, rappelant que les passagers de Nouvelair sur cette desserte pourraient poursuivre leurs voyages à partir de Tunis ou d'Alger pour des destinations desservies par Tunisair et Air Algérie. En somme, la compagnie privée cible le segment des touristes et prévoit détenir une part de marché de 10 à 15%, déclare-t-il. Et pour les convaincre d'opter pour Nouvelair, la compagnie mise sur la promesse que l'offre commerciale sera bien étudiée. Les tarifs, en premier rang, seront très avantageux et de nombreuses promotions seront lancées. La franchise bagages de 30 kg en soute et de 10 kg en cabine est un autre argument de vente pour les touristes. Et pour gagner en délai et en ponctualité, la compagnie compte dématérialiser plusieurs opérations, dont l'enregistrement. Par ailleurs, la compagnie opère déjà sur le marché algérien en louant des aéronefs avec équipages pour Air Algérie. Les professionnels se félicitent Pendant la période estivale, la demande est là mais l'offre ne suit pas, remarque Ismail El Oued, membre du conseil d'administration de la Ftav. Sous cet angle, cette nouvelle desserte est la bienvenue pour les voyagistes, surtout que le trafic sur cet axe est « énorme », qualifie-t-il. D'où une nouvelle ligne, poursuit-il, signifie une nouvelle option pour le client final et plus de flexibilité dans les offres des agents de voyages. Mieux encore, l'entrée d'un nouvel opérateur est de nature à stimuler la concurrence entre les compagnies, ce qui se traduira par des offres plus avantageuses pour le client final. Autrement dit, le voyagiste considère que le rythme des nouvelles dessertes devrait s'intensifier sur plusieurs axes, notamment Djeddah et Al Madina, à l'occasion de la Omra, ainsi que sur certaines destinations européennes. A son tour, le directeur des marchés touristiques à l'ONTT, Riadh Dkhili, estime que le marché algérien est très porteur car n'étant pas, «un marché de secours». Bien que le budget global alloué à la promotion touristique ait diminué, l'enveloppe consacrée au marché algérien a évolué de 25% et les deux représentations de l'office, à Alger et Oran, sont opérationnelles. De même, des campagnes pour l'arrière-saison sont d'ores et déjà programmées pour le marché algérien. Ces efforts seront couronnés, selon les prévisions du responsable, par un volume de 1.7 million de touristes en 2016. Le potentiel du marché algérien n'est pas à démontrer une nouvelle fois, et la promotion de l'un des secteurs économiques aura des effets d'entraînement sur les autres, tout comme l'effet de l'aérien sur le tourisme et le commerce.