Le mois de juin dernier, des centaines de méduses se sont échouées sur la plage de Chaffar à Sfax Le mois dernier, les estivants qui se baignaient à la plage Chaffar de Sfax ont remarqué un phénomène anormal en plein mois de juin : des centaines de méduses plus connues sous le nom de Rhizostoma pulmo se sont échouées sur la plage, poussées par le courant marin qui les a rejetées sur le sable. Inoffensifs, ces mammifères marins de couleur mauve libèrent au contact d'un objet ou d'un obstacle un venin qui provoque des sensations de démangeaison et de brûlure désagréables. Pour le moment, aucun cas de piqûre grave n'a été déploré jusqu'ici. Ceux qui ont l'habitude de se baigner fréquemment pendant l'été se sont étonnés du phénomène. En effet, alors qu'elles se font généralement rares au cours des mois de juin et de juillet, les méduses sont très fréquentes au cours du mois d'août, s'expliquant par des courants marins qui sont forts et qui les transportent et les rejettent sur la plage. Au cours de ces dernières années, les proliférations de méduses sont devenues plus fréquentes et plus étalées dans le temps, en apparaissant dès la fin du printemps, a relevé Saba Guellouz, chargée de la direction des gestions des écosystèmes littoraux à l'Agence de protection du littoral (Apal). Plusieurs facteurs en seraient responsable : la perturbation de l'équilibre de l'écosystème marin Méditerranéen, la pêche intensive des poissons qui se nourrissent des larves de méduses, les changements climatiques qui ont entraîné une hausse de la température des eaux, favorable à la prolifération des méduses, le changement des fonds et de la faune marine qui abritent les prédateurs de ces animaux marins et qui ont été progressivement détruits par le chalutage sont autant de causes qui ont favorisé l'invasion des méduses en mer méditerranée et dans les océans. «La perturbation de l'équilibre de l'écosystème marin méditerranéen est en partie responsable de la prolifération croissante des méduses, a relevé Mme Guellouz. En Tunisie, on a trouvé plusieurs méduses dans les plages du sud et de l'est. On appelle cela un bloom de méduses. C'est un phénomène de plus en plus fréquent observé ces dernières années. Nous sommes face à un cercle vicieux. La pêche intensive est responsable de la diminution des poissons qui mangent les larves de méduses. Ces larves, qui sont de plus en plus nombreuses, vont à leur tour se nourrir des larves de poissons. Pour lutter contre ce phénomène, il faut agir sur les changements climatiques et diminuer la pêche intensive, responsable de la perturbation de l'écosystème marin». Les amateurs ont créé une page sur les réseaux sociaux dédiée aux méduses de Tunisie. On peut y lire quel est le protocole à suivre en cas de piqûre de méduse urticante : il faut rincer soigneusement la zone irritée à l'eau de mer sans frotter, appliquer du vinaigre ou une solution à base d'eau de mer et de bicarbonate et poser une compresse froide sur la zone piquée.