Les causes de la mort de cette espèce de poisson étant non déterminées, les habitants de la région de Soliman doivent éviter de manger du mulet L'échouage de méduses sur la plage de Ras Jbel, à quelques jours d'intervalle de celui de mulets sur la plage de Soliman et d'une baleine géante à Sidi Bou Saïd ne serait qu'une simple coïncidence. Médecin vétérinaire à l'Institut national des sciences et technologie de la mer (Instm), Hédia Hili remet les pendules à l'heure. L'échouage de méduses mortes sur la plage de Ras Jbel dans la région de Bizerte n'a rien d'anormal et correspondrait à un phénomène naturel qui se produit chaque année. Il y a quelques jours, la vue de milliers de ces méduses gisant sur la plage avait suscité étonnement et inquiétude chez les habitants de la région. Mais le phénomène qui s'est produit aurait une explication. En hiver, les courants et les tourbillons marins créés par des vents forts aspirent les méduses qui sont propulsées et rejetées avec violence par les vagues qui les font s'échouer sur la plage. «Sur le plan scientifique, les chercheurs ont émis plusieurs hypothèses qui expliquent la prolifération des méduses au cours de la dernière décennie, a observé le docteur Hili. De nouvelles espèces provenant de l'Atlantique et de la mer Rouge ont fait leur apparition dans l'écosystème de la mer Méditerranée. Ce ne serait pas la seule raison. Le changement climatique serait également responsable de la multiplication des méduses. Le réchauffement du climat a provoqué celui de la mer, rendant l'écosystème propice à la prolifération des méduses. Enfin, selon une autre hypothèse, la surexploitation et la régression de certaines espèces comme le thon et la tortue marine, grands consommateurs de méduses, peuvent également être à l'origine de leur multiplication». Aucun lien n'a, toutefois, été établi avec les poissons, trouvés morts sur la plage de Soliman. Des échantillons ont été prélevés par des vétérinaires de l'Instm pour effectuer des analyses, afin de déterminer la cause exacte de leur mort. Soit que ces poissons n'auraient pas supporté la pollution marine, soit qu'ils auraient été jetés en mer par des pêcheurs pratiquant la pêche illégale. «Nous avons prélevé des échantillons de poissons frais et de poissons congelés, pour déterminer la cause de leur mort. Les résultats seront connus la semaine prochaine. Pendant ce temps, tant qu'on n'a pas encore déterminé la cause exacte de la mort de ces poissons, les habitants de la région doivent éviter de consommer du mulet». Dimanche dernier, une baleine s'est échouée sur la plage de Sidi Bou Saïd. Le rorqual commun de 13 m de long et pesant 15 tonnes était déjà mort lorsqu'il a été découvert. Les causes de sa mort sont inconnues et l'hypothèse d'une probable collision avec un bateau a été rapidement écartée car aucune trace de choc n' était visible sur le cadavre. «De plus en plus de baleines sont victimes de la pollution acoustique causée par les navires. Cette baleine a vraisemblablement perdu l'orientation et s'est rapprochée des côtes alors qu'elle ne peut vivre que dans les eaux profondes», a expliqué un médecin vétérinaire de l' Instm. Intact, le rorqual a été enterré dans la région de Gammarth.