Les Etats arabes sont appelés aujourd'hui à favoriser la coordination et la concertation et à renforcer la solidarité interarabe face à la montée de la menace terroriste et à l'amplification des courants fanatiques et extrémistes, a estimé hier le président de la République Béji Caïd Essebsi, à l'ouverture du 27e sommet arabe qui se poursuit pendant deux jours dans la capitale mauritanienne Nouakchott. Dans une allocution dont lecture a été donnée par le ministre des Affaires étrangères Khemaïs Jhinaoui, Caïd Essebsi a jugé indispensable de traiter les causes de la faiblesse conformément à une approche claire qui identifie les inconvénients, anticipe l'avenir et répond aux exigences de l'étape. Selon le chef de l'Etat, « la lutte contre le terrorisme doit prendre en considération les dimensions sécuritaire, culturelle et sociale et impliquer la lutte contre toute forme de fanatisme et d'extrémisme ainsi que contre toute interprétation erronée de l'Islam». A cet égard, il a plaidé en faveur de la diffusion des valeurs de tolérance et de modération et de la consécration du dialogue entre les religions et les cultures. Dans le même contexte, Béji Caïd Essebsi a souligné la nécessité de mettre en application les législations et conventions arabes et internationales et de renforcer le rôle des institutions onusiennes pour venir à bout de ce phénomène. D'autre part, le président de la République s'est déclaré satisfait du regain de l'intérêt international pour la juste cause palestinienne qui, selon lui, « demeure la principale cause arabe». A cet égard, il a cité l'initiative française qui, a-t-il dit, exige une coordination internationale plus étroite pour réussir à organiser le congrès international de la paix d'ici la fin de l'année en cours, amener Israël à se conformer aux résolutions internationales et fournir une protection internationale au peuple palestinien. Faire de la Ligue arabe une entité influente Il a également appelé les Palestiniens à une véritable réconciliation nationale qui, à ses yeux, ne peut que consolider la position de négociations palestiniennes à ce sujet. Par ailleurs, Caïd Essebsi a estimé que le climat d'instabilité qui règne en Libye représente une source de préoccupation et d'inquiétude pour l'ensemble des pays de la région, compte tenu des répercussions de cette situation sur leur sécurité et leur stabilité. A cet égard, il a appelé les Etats arabes, les pays voisins de la Libye et les parties internationales à aider ce pays à juguler sa crise, à travers l'exécution de l'ensemble des phases de l'accord politique obtenu sous l'égide des Nations unies, le soutien du gouvernement d'entente nationale, l'établissement des institutions de l'Etat et le règlement des conflits inter-libyens. D'autre part, Caïd Essebsi s'est dit préoccupé face à la poursuite de la souffrance du peuple syrien qui, a-t-il souligné, continue à subir les conséquences des scènes de tuerie, réaffirmant à ce propos l'appui de la Tunisie aux efforts internationaux pour trouver un règlement politique à la crise syrienne sous l'égide des Nations unies. Tout en félicitant l'Irak de la récupération de la ville de Falloujah des mains de l'Organisation de l'Etat islamique (Daech), le chef de l'Etat s'est déclaré confiant en la capacité de l'Irak à nettoyer ses terres des éléments terroristes et à poursuivre son processus d'union nationale. Il a également appelé tous les protagonistes yéménites à impulser le processus du règlement politique, dans le cadre du dialogue régi par les Nations unies et accueilli par le Koweït. Selon Caïd Essebsi, le règlement des problèmes de la région arabe est tributaire de l'avancement du processus de réforme des mécanismes de l'action interarabe. Il s'agit également, a-t-il ajouté, de faire de la Ligue des Etats arabes une entité influente capable de s'adapter aux mutations et d'imposer le respect des intérêts arabes légitimes au double plan régional et international.