La fièvre typhoïde refait surface dans la délégation de Ghannouche, gouvernorat de Gabès. Quarante cas ont été signalés par le ministère de la Santé depuis le 25 juillet dernier. Aucun cas de complication ni de décès n'a, à ce jour, été enregistré Le ministère de la Santé, par la voix de son directeur général à Gabès, a affirmé que les médicaments nécessaires à son traitement sont disponibles en quantités suffisantes dans tous les hôpitaux tunisiens. L'urgence, aujourd'hui, consiste à contenir la propagation de la maladie, que les autorités sanitaires connaissent déjà puisqu'elle est déjà apparue en Tunisie en 2007, 2009 et 2010. Pour ce faire, une cellule de crise a été mise en place dans le but de mettre au point un programme d'intervention régional et une équipe de médecins, notamment, a été dépêchée sur les lieux afin d'établir un constat de la situation et de dépister d'éventuels autres cas de typhoïde. Eviter l'eau des puits D'après le directeur régional de la santé à Gabès, la principale source de la bactérie à l'origine de cette infection est un problème d'hygiène et le ministère a appelé la population locale à éviter de consommer l'eau des puits et les produits alimentaires crus vendus dans le marché informel (non contrôlés). En effet, la contamination par cette bactérie de type salmonelle se fait par la consommation de viandes peu cuites et/ou de boissons et aliments souillés par les selles d'une personne infectée, malade ou porteur sain. La prévention contre cette maladie est possible, elle passe essentiellement par l'amélioration des conditions d'hygiène et par la vaccination. C'est pourquoi il est indispensable de se méfier de l'eau locale venant de puits anarchiques non contrôlés par des analyses biologiques et surtout des forages dans les régions non reliées au réseau d'assainissement et où sont utilisées les fosses sceptiques. Les signes cliniques de cette infection se manifestent 48 heures après la contamination, à travers une forte fièvre atteignant 40° pouvant être accompagnée notamment de céphalée, de douleurs abdominales, d'asthénie, etc. D'après les études, cette maladie est quasiment absente dans les pays développés, mais reste fréquente ailleurs. Mobilisation régionale et nationale Hier, s'est tenue au niveau de la délégation régionale de la santé une réunion entre les autorités régionales et les équipes sanitaires régionales et nationales. La réunion a débouché sur des mesures urgentes pour faire face à la maladie qui, selon le directeur régional Sadok Zaier, s'est propagée dans la région. Parmi ses mesures : la multiplication des enquêtes sur le terrain pour assurer le suivi des cas atteints et identifier le foyer de la bactérie à travers l'analyse d'échantillons d'eaux et de produits alimentaires écoulés sur le marché parallèle. Il a été également décidé d'organiser une campagne de sensibilisation à l'intention de la population appelée à respecter les règles d'hygiène et de renforcer le contrôle des points de vente qui font écouler des produits non contrôlés. Les autorités sanitaires annoncent que la loi sera appliquée sur les contrevenants. Par ailleurs, l'Onas et le ministère de l'Agriculture vont se charger respectivement de contrôler le réseau des eaux usées ainsi que les eaux stagnantes. La Sonede a, également, été appelée à augmenter le débit du réseau de distribution de l'eau potable à Ghannouche.