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Un remaniement de façade pour une même politique
FRONT POPULAIRE — Youssef Chahed à la tête du nouveau gouvernement ?
Publié dans La Presse de Tunisie le 03 - 08 - 2016

« Le prochain gouvernement sera le pire de tous ceux qui l'ont précédé depuis le 14 Janvier, quel que soit le nom de celui qui va le présider tant que le modèle de développement n'a pas changé » (Ammar Amroussia, Front populaire)
Depuis que le nom de Youssef Chahed a été fuité par Carthage, les réactions s'enchaînent et animent les débats. Les unes, juridiques, jugeant qu'il n'est pas logique de nommer un nouveau chef de gouvernement qui fait partie du gouvernement sortant et qui n'a pas obtenu la confiance de l'ARP, faisant ainsi fi du principe constitutionnel relatif à la responsabilité solidaire (voir l'article de La Presse « Evitons l'erreur de la Troïka » du 22 juillet 2016). Les autres, politiques, voyant dans la désignation de ce prétendu gendre éloigné du président de la République, le retour sur la scène politique du règne des familles. Les critiques les plus virulentes, à ce propos, proviennent du Front populaire dont les dirigeants considèrent que cette nomination vient entériner leur position quant aux vrais enjeux du changement du chef du gouvernement. Invité, hier, par Radio Monte-Carlo, Ammar Amroussia déclare que le retrait de confiance du gouvernement Essid fait de celui-ci un bouc émissaire pour essayer de faire sortir de la crise aussi bien Nida Tounès que l'alliance gouvernementale.
Il fait remarquer, toutefois, que ce nouvel épisode, qui était initialement conçu pour procéder à un nouveau partage du butin sur la base de quotas partisans, n'ira pas jusqu'au bout, étant donné que les neufs partis réunis au départ vont bientôt se disperser avec l'annonce des parts des uns et des autres. Autrement dit, ceux qui n'obtiendront pas ce qu'on leur a promis ou ce dont ils projetaient d'obtenir, vont quitter la partie et se repositionner sur l'échiquier politique, tout en essayant de persuader l'opinion publique qu'ils ont agi par principe et que s'ils avaient rejoint l'initiative présidentielle, relative au gouvernement d'union nationale et qu'ils avaient signé le « Pacte de Carthage », c'était parce qu'ils cherchaient l'intérêt général et qu'ils voulaient sauver le pays.
Tout en faisant remarquer que l'histoire se répète, étant donné que le refus par le Front populaire de rallier cette initiative rappelle la position du Pcot, en 1988, lorsqu'il était le seul parti politique tunisien à refuser le Pacte national du 7-Novembre, Amroussia considère que, contrairement à la thèse développée par les signataires du « Pacte de Carthage », cette initiative est loin d'être une opération de sauvetage. Elle vise, soutient-il, le démantèlement de l'Etat, à travers la désignation d'un chef de gouvernement plus docile vis-à-vis du président de la République et qui cède au bon vouloir des mafieux et des lobbys, en fermant les yeux sur la contrebande, le commerce parallèle, l'évasion fiscale, etc. Et qui applique à la lettre le diktat des institutions financières internationales. Dans le même ordre d'idées, le conseiller politique, Ahmed Nouisser, estime que la mission principale du nouveau chef du gouvernement est de céder aux injonctions du FMI, en exécutant les mesures dites douloureuses, se rapportant, principalement, à la suspension de recrutement dans la fonction publique, pour l'année prochaine, la suppression de la caisse de compensation, la dévaluation du dinar, en contrepartie du déblocage de la nouvelle tranche du crédit accordé par le FMI. Par ailleurs, le conseiller politique se demande pourquoi le ministre des Finances ne s'est-il pas manifesté pour annoncer la vérité amère aux Tunisiens, à propos de de la situation désastreuse sur le plan économique et sociale, caractérisée, notamment, par un déficit budgétaire passant de 40 à 60%, celui de la Cnam et de toutes les autres caisses sociales qui sont dans l'incapacité de verser leurs dus, ainsi que par les éventuelles difficultés de paiement des salaires, et dont la gravité est telle qu'elle laisse préfigurer une crise similaire à celle de la Grèce. Ce scénario est, selon lui, inéluctable, tant qu'on demandera aux Tunisiens plus de sacrifices. La seule explication qu'il trouve au silence du ministre des Finances, c'est sa déception de ne pas être retenu pour le poste de chef de gouvernement après y avoir été pressenti, ces derniers temps.
La vraie voie du salut
Toutes ces données laissent Ammar Amroussia conclure que le prochain gouvernement sera, à coup sûr, le pire de tous ceux qui l'ont précédé depuis le 14 Janvier, et ce, quels que soient le nom de celui qui va le présider et ceux qui seront choisis pour faire partie de son équipe gouvernementale. D'ailleurs, pour revenir au document fixant les priorités du nouveau gouvernement, il importe de préciser que celles-ci se recoupent en plusieurs points avec le programme de Habib Essid, comme il l'a lui-même souligné. On se demande alors à quoi ça sert de reproduire l'échec de l'actuel gouvernement. Ce document a évité de mentionner les dossiers brûlants et conflictuels et s'est complètement tu sur les objectifs. Il se contente d'annoncer une série de principes et de slogans sans s'approfondir sur les termes d'un programme susceptible d'être appliqué par un gouvernement. Il ajoute que ce document n'affronte pas les vraies difficultés qu'il survole, tout en essayant de faire croire qu'il y apporte des solutions alors qu'il est incapable même de les soulager. Partant, le but poursuivi, d'après lui, ne consiste ni dans un programme de gouvernement, ni dans le changement d'un gouvernement en panne d'alternative, mais dans le remplacement d'Essid par un autre. En d'autres termes, on persévère dans la même voie de l'échec. Le porte-parole du Front populaire, Hamma Hammami, fait remarquer qu'il n'existe pas de volonté chez l'alliance au pouvoir de procéder au changement du modèle de développement, en révisant les choix économiques fondamentaux à tous les niveaux, dans le but d'émanciper l'économie nationale des forces étrangères, qui la paralysent et l'asphyxient. Ce qui est de nature à la revigorer et à permettre de réaliser l'abondance et la redistribution sociale des richesses sur des bases équitables. C'est ainsi, selon Hammami, que l'on peut sortir de la crise sans prendre de mesures douloureuses à l'encontre des classes laborieuses et sans renoncer à la souveraineté nationale. C'est la voie préconisée par le FP, la seule à pouvoir garantir le salut aux Tunisiens. « C'est pourquoi ni Youssef Chahed, ni qui que ce soit d'autre, ne sera capable d'apporter les solutions attendues, en l'absence d'un programme adéquat ; c'est là que réside la vraie question », scande le porte-parole du FP.


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