Comment vous est venue l'idée de lancer le speed-ball, un sport peu connu si ce n'est pas du tout en Tunisie? Le hasard des choses a voulu que je sois invité par des amis pour assister au championnat du monde au Koweït au mois de février de l'année 2013. C'est à cette occasion que j'ai découvert cette discipline. Pour m'encourager à lancer ce sport en Tunisie, les organisateurs du championnat du monde m'ont présenté deux jeunes filles tunisiennes résidant au Koweït. Elles sont toutes les deux professeurs d'éducation physique et pratiquent le speed-ball. Invitée d'honneur du Mondial de Koweït, la Tunisie a terminé à la sixième place au classement. Par la suite, je suis rentré en Tunisie et avec le concours de quelques amis, nous avons créé, dans un premier temps, un petit club de speed-ball. Grâce à des financements personnels, les joueurs qui forment le noyau dur de la sélection nationale sont partis, à quatre reprises, faire des stages en Egypte, là où ce sport est né. De 2013 à 2015, le petit noyau qui formait l'équipe nationale a pu prendre part à des tournois à l'échelle arabe avant de participer en 2015 au championnat du monde. Et c'est en septembre 2015 que la Fédération tunisienne de speed-ball a vu le jour. De la participation au championnat du monde en 2015 à l'organisation en octobre 2016 de cette échéance en terre tunisienne. Décidément, il n'y a pas que la discipline qui est speed... Au fait, un concours de circonstances nous a été favorable. Au mois de novembre de l'année 2015, je me suis présenté aux élections du bureau exécutif de la Fédération internationale de speed-ball pour le poste de président de la commission des relations internationales. J'ai remporté le poste devant les représentants du Koweït et de l'Inde. Juste après, il y a eu le vote pour choisir le pays organisateur du championnat de monde, édition 2016. Il est utile de savoir que cette joute mondiale se déroule chaque année. Dans la perspective de promouvoir la discipline dans notre pays, la France, le Koweït, la Suisse et la Pologne ont voté en faveur de la Tunisie. Et c'est ainsi que nous avons obtenu l'organisation de ce championnat du monde des nations qui aura lieu du 25 au 30 octobre prochain. Quelles sont vos ambitions sportives pour ce championnat du monde qu'abritera la Tunisie ? Nous visons la troisième marche du podium. Ce sera sans doute beaucoup plus facile si l'Egypte, le plus grand favori de la compétition, ne participe pas à ce championnat du monde. Nous continuons à rêver les yeux ouverts. Si nous ne l'avons pas fait depuis que nous nous sommes intéressés à ce sport, nous n'aurions jamais eu l'opportunité d'organiser le championnat du monde, trois ans à peine après la création de la fédération. Si nous, responsables, avons de grandes ambitions, autant nos joueurs partagent notre vision des choses et rêvent aussi grand que nous en visant une médaille de bronze. Quelles sont les perspectives de votre fédération après le Mondial d'octobre? Organiser le Mondial en terre tunisienne a pour principal objectif de faire parler du speed-ball. L'idée est de créer l'événement pour que le large public s'y intéresse et s'interroge à propos de ce nouveau sport dont on organise un championnat du monde en Tunisie. Nous aspirons à drainer beaucoup de monde, des jeunes et des moins jeunes. C'est un sport amusant, qu'on peut pratiquer en famille et dès l'âge de 4 ans. Pour promouvoir la discipline, la Fédération vise essentiellement les maisons des jeunes. L'équipement en soi ne coûte pas très cher. Nous avons envoyé des correspondances aux 24 commissariats à la jeunesse qui opèrent sur toute la république. Nous avons organisé des journées portes ouvertes de speed-ball dans bon nombre de maisons des jeunes. Chose qui nous a permis de détecter les jeunes de talent qui ont été sélectionnés pour former le noyau dur de l'équipe nationale. Aussi, et malgré son jeune âge, notre fédération a signé des conventions de partenariat avec ses homologues polonaise, égyptienne, suisse et française. Ces partenariats nous permettent de faire des échanges en organisant des stages en commun avec les sélections nationales de ces pays. Quand notre sélection part en stage dans l'un de ces pays, la fédération ne paye que les billets d'avion et notre délégation est prise en charge par le pays hôte. Nous faisons de même quand on les invite chez nous, comme ce fut le cas de la délégation française, venue en stage la semaine dernière.