L'objectif est de contribuer à l'élaboration de politiques et de mesures, ainsi que l'octroi d'un financement sécurisé, augmenté de manière significative dans le but de réduire la déforestation et la dégradation des forêts et la promotion de la gestion durable des forêts La Tunisie a fait des progrès impressionnants dans la réduction de la pauvreté et l'extrême pauvreté (plus de la moitié) entre 2000 et 2010. Le taux de pauvreté a augmenté immédiatement après la Révolution avant de commencer à baisser lentement depuis. Paradoxalement, l'inégalité interrégionale a pratiquement augmenté depuis la Révolution avec la pauvreté de plus en plus concentrée dans les régions les plus pauvres du pays du Nord-Ouest, Centre Ouest et Sud-Ouest. De même, les taux de chômage montrent des disparités considérables entre les régions, et sont particulièrement élevés dans les régions rurales intérieures et chez les jeunes. Ce haut niveau d'inégalité est un risque pour la stabilité sociale et le succès du programme de développement du gouvernement. L'objectif primordial est de parvenir à une transformation structurelle de l'économie vers des secteurs à plus forte valeur ajoutée basés sur l'innovation et le partenariat, l'inclusion sociale et durable du développement. En moins de deux ans, la Tunisie a achevé une transition démocratique réussie. Cela a été fait en mettant fin à la crise politique, l'adoption et la promulgation d'une nouvelle Constitution, la tenue d'élections législatives, l'élection d'un nouveau président, la nomination d'un nouveau premier ministre, et l'approbation d'un nouveau gouvernement d'unité nationale. Communautés dépendantes des écosystèmes La Constitution traite explicitement la nécessité de préserver un environnement sain et d'assurer la durabilité des ressources naturelles pour les générations futures. En dépit de ces réalisations récentes, le développement socio-économique de la Tunisie reste fragile. Environ 70% des ménages pauvres sont situés dans les zones rurales — en particulier dans les régions de l'Ouest et du Nord-Ouest — qui représentent plus de 70% des forêts et des parcours des ressources du pays. Ces écosystèmes abritent 14% de la population du pays; avec un revenu moyen de moins de 1,6 dollar américain par habitant par jour, ce qui les rend proches de l'extrême pauvreté. En outre, 40% de leur revenu provient des forêts et les parcours des activités (par exemple l'élevage, la foresterie, les produits non ligneux de la forêt), ce qui démontre que la survie de ces communautés est très dépendante de ces écosystèmes. Le Programme d'investissement forestier (PIF) est l'un des trois programmes climatiques stratégiques mis en place dans le cadre des Fonds d'investissement climatiques (FIC) par les banques multilatérales de développement. Le but du PIF est de contribuer à l'élaboration de politiques et de mesures, ainsi que l'octroi d'un financement sécurisé, augmenté de manière significative dans le but de réduire la déforestation et la dégradation des forêts et la promotion de la gestion durable des forêts. Il s'agit notamment de réduire les émissions carbones et la lutte contre la pauvreté. Pour sa deuxième phase (2015 - 2020), le sous-comité du PIF a proposé une subvention de préparation du projet. Croissance et stabilité L'activité proposée dans le cadre dudit projet vise à améliorer l'environnement pour la restauration de la croissance et de la stabilité, offrir des services de qualité et fournir des opportunités dans les régions sous-développées. Il s'agit aussi d'assurer l'inclusion économique en profitant des opportunités en faveur des jeunes. Le Plan d'investissement contribuera à la promotion de moyens de subsistance et à la diversification des activités dans les régions en retard de développement. L'activité proposée contribuera également à la mise en œuvre des stratégies de croissance verte de la Banque mondiale qui s'engage à soutenir les pays dans leurs efforts pour exploiter le potentiel des forêts et réduire la pauvreté. Ils sont appelés également à mieux intégrer les forêts dans leurs économies et à renforcer le rôle de l'environnement — notamment les forêts et les pâturages — dans la dynamique économique locale et dans le monde. En outre, le projet vise à promouvoir les biens et services fournis par les écosystèmes forestiers méditerranéens, notamment en adaptant et en renforçant les mécanismes de financement disponibles et innovants. Le projet compte soutenir la préparation du plan d'investissement. Les bénéficiaires directs du projet sont le personnel de la Direction générale des forêts en Tunisie relevant du ministère de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche. Les bénéficiaires indirects comprennent principalement la foresterie et les parcours, la population locale, les organisations de la société civile et les petits entrepreneurs privés. En accord avec le gouvernement tunisien, les banques multilatérales de développement ont tenu une mission exploratoire en Tunisie en septembre 2015 afin d'informer les intervenants clés du processus du programme d'investissement forestier et de conclure un accord sur un plan d'action. Il a été convenu, au cours de cette mission, que le projet financera des activités d'analyse visant à analyser les forêts et les pâturages afin d'avoir une idée sur la situation et les tendances des ressources de la Tunisie. Il est question aussi d'évaluer leur importance économique et de diagnostiquer les facteurs et les causes de leur déforestation et la dégradation. Le projet a une seule composante, à savoir la préparation du programme d'investissement forestier. La subvention appuiera des activités visant à établir les différentes étapes vers la préparation dudit programme, y compris la description du contexte national et sectoriel du secteur des forêts et des parcours sur le territoire du bénéficiaire. A cet effet, ce dernier est tenu d'identifier les principales sources d'émissions nationales de gaz à effet de serre liées aux forêts et aux pâturages et de formuler les tendances anticipées. Une analyse des forêts, des pâturages et ressources sera réalisée dans ce même cadre pour établir l'importance économique de la foresterie et des parcours, l'impact des autres secteurs sur ce milieu fragile. L'analyse concernera, de même, les facteurs et les causes de la déforestation et de la dégradation des forêts et des pâturages. Il sera procédé, par ailleurs, à la création d'une cartographie institutionnelle pour identifier les principaux acteurs impliqués dans le secteur, leurs rôles, leurs potentialités et leurs contraintes.