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Youssef Chahed face aux caprices de dernière minute
Gouvernement d'Union nationale
Publié dans La Presse de Tunisie le 29 - 08 - 2016

Avant même que Youssef Chahed et ses ministres ne s'installent aujourd'hui dans leurs nouvelles fonctions, pleuvent les nouvelles conditions. Les mécontents ne lâchent pas prise.
Qui a dit que l'Ugtt a accordé, à travers ses deux transfuges Abid Briki et Mohamed Trabelsi, carte blanche à Youssef Chahed, chef du gouvernement d'union nationale, au point d'avaliser ses approches et d'applaudir ses mesures dites «douloureuses» qu'on annonce depuis l'avènement de la révolution et dont on ne dit pas pour qui elles seront douloureuses ?
Pas plus tard que samedi 27 août, soit un jour après l'obtention par le gouvernement Youssef Chahed de la confiance du parlement par une majorité très large, voilà que les syndicalistes se ravisent et reviennent à leurs premières amours, celles de s'innocenter, au préalable, de ces «mêmes décisions qui seront incontournables au cas où rien ne changerait d'ici fin 2016», comme prévient Youssef Chahed dans ses deux interventions, samedi dernier, devant les députés.
Le bureau exécutif de l'Ugtt considère, en effet, dans un communiqué publié hier, que «le peuple ne peut assumer les échecs des gouvernements précédents».
Et le peuple dans le lexique syndicaliste signifie les salariés des secteurs public et privé qui ne peuvent être, en aucune manière, tenus pour responsables des erreurs des gouvernements de la Troïka I et II, de Mehdi Jomaâ et de Habib Essid, sans oublier celui intérimaire de Béji Caïd Essebsi, qui, lui aussi, a bombardé, le jour où il faisait ses valises pour céder sa place à Hamadi Jebali, l'administration de plusieurs centaines de désignations dans de hauts postes.
Et si l'on saisit bien la portée des propos contenus dans le communiqué de l'Ugtt, on découvre que les syndicalistes, qui ne se lassent pas de répéter qu'ils ne font pas de la politique mais qu'ils superviseront tout ce que Youssef Chahed et ses ministres entreprendront dans les prochaines semaines, ne sont pas d'accord avec l'approche qui sera suivie en vue de la résolution de certaines crises, comme celle de la Compagnie des phosphates de Gafsa.
«Oui, la production a chuté de 60% et on est revenu aux chiffres qu'on enregistrait en 1928, comme l'ont précisé Youssef Chahed et, bien avant lui, le président Béji Caïd Essebsi quand il faisait le 2 juin dernier la promotion de son initiative pour la formation d'un gouvernement d'union nationale.
Mais la faute revient-elle aux travailleurs de la Compagnie ou aux lobbies corrompus qui posent leur diktat dans le bassin minier ? Et est-il logique que d'autres établissements publics ou semi-publics menaçant faillite payent les frais des erreurs de gestion accumulées depuis la révolution et de l'incapacité des gouvernements précédents d'y faire régner ordre et discipline ?», commente-t-on dans les milieux syndicalistes, plus particulièrement à la place Mohamed-Ali où on est satisfait de la présence de Mohamed Trabelsi et de Abid Briki au sein du nouveau gouvernement.
Seulement, on s'interroge : qu'est-ce qu'ils peuvent faire face au tsunami des dossiers qui les attendent dont en particulier celui des caisses de sécurité sociale qui risquent de ne plus payer leurs adhérents et celui de ces centaines de milliers d'agents administratifs qui exercent huit minutes par jour et consacrent le reste de leur temps à exiger de nouvelles augmentations salariales.
Et pour se désengager des échecs prévus et pour ne pas être accusé d'un double langage, le bureau exécutif de l'Ugtt souligne : «Nous sommes engagés à respecter uniquement le programme prévu par l'accord de Carthage. La prestation du nouveau gouvernement sera jugée à l'aune des priorités inscrites dans ce document».
Un discours pluriel
Et s'il y a un phénomène qui s'est répandu tout au long du processus de la formation du gouvernement et aussi après le vote de confiance des députés, c'est bien ce double discours qu'on accuse les parties participant à ce gouvernement de développer, mais qui est, en réalité, un discours pluriel puisqu'on assiste quotidiennement à des déclarations faites par les uns et les autres posant les conditions les plus imaginables et allant même jusqu'à détailler ce que ce gouvernement doit réaliser avant même qu'il ne soit constitué.
Et en suivant de près ces déclarations ou ces petites phrases-pressions, on a l'impression qu'elles ne relèvent pas d'attitudes personnelles mais plutôt d'un plan savamment organisé à l'avance dans le but d'influencer l'action future du gouvernement.
Il ne faut pas être sorcier pour découvrir qu'à travers son communiqué, l'Ugtt annonce déjà son opposition aux mesures d'austérité promises par Youssef Chahed. L'ancien ministre des Finances et ancien maître à penser du département études et recherches relevant de l'Ugtt, est on ne peut plus clair et précis: «L'Ugtt cherche à préserver sa crédibilité auprès de l'opinion publique. Elle fera tout pour s'opposer aux mesures d'austérité et l'histoire a montré que le gouvernement précédent n'avait pas les moyens de s'opposer aux syndicalistes. Le gouvernement actuel fera de même et finira pas se plier aux désirs de l'Ugtt».
Ennahdha se démarque aussi
Quant aux partis de la coalition qui ont accordé, in fine, leur confiance au gouvernement Youssef Chaed, ils n'ont pas échappé aux effets collatéraux se produisant généralement à l'issue d'un tel évènement.
Ainsi, couve-t-il au sein d'Ennahdha un sentiment d'insatisfaction «pour les postes ministériels accordés au parti et ne reflétant pas son véritable poids sur l'échiquier politique national» et aussi un sentiment «de rejet de certains ministres connus pour leur opposition farouche au parti et aussi pour leur implication dans la corruption».
Il semble, dans cet ordre d'idées, que Rached Ghannouchi, le président du parti, à qui les faucons reprochent son alignement inconditionnel au président Béji Caïd Essebsi, cherche à apaiser ses troupes et à leur montrer qu'Ennahdha a toujours les cartes en main.
Hier, il a déclaré, selon les propos de Me Amor Safraoui, président de la Coordination nationale pour la justice transitionnelle (il ne se lasse pas depuis le 20 décembre 2013 de demander la révision de la loi instituant l'Instance vérité et dignité dirigée par Sihem Ben Sedrine), que «la réconciliation économique fait partie intégrante de la justice transitionnelle et qu'il n'y a pas lieu de lui consacrer une loi spéciale».
Voilà un nouveau dossier que Youssef Chahed n'a pas inscrit dans ses priorités puisqu'il le croyait conclu.
Du côté de Nida Tounès, Soufiène Toubal, le chef du groupe parlementaire, s'obstine à dire que les députés nidaïstes sont sur la même longueur d'onde, sauf que l'une des députées nidaïstes vient de présenter sa démission du parlement et du parti.
Idem pour Al Jomhouri et Al Massar où l'accession de Iyad Dahmani et Samir Taïeb à des postes ministériels n'a pas fait que des contents et a posé une problématique de fond : Al Jomhouri et Al Massar vont-ils quitter l'opposition ou y rester ?


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