Devise du festival : consacrer «la décentralisation du décentralisé», c'est-à-dire assurer l'ouverture du festival sur plusieurs régions du gouvernorat de Gabès afin d'apporter un réel dynamisme culturel, artistique, économique et touristique à tout le gouvernorat. Plusieurs nouveautés sont affichées pour la deuxième édition du Festival international du film arabe de Gabès (Fifag) qui se tiendra du 24 au 30 septembre : le lancement du prix «Films d'Ecole» et l'hommage à la mémoire de l'homme de cinéma égyptien Mohamed Khan, qui se veut un signe de reconnaissance à l'homme, exprimé par un livret de témoignages et un court documentaire, tous deux réalisés par son fils adoptif, Ahmed Raswan, en plus du témoignage de la Tunisienne Hend Sabri et l'Egyptien Khaled Abou Naga, deux comédiens ayant été dirigés par ce grand cinéaste. Lors d'une conférence de presse tenue jeudi à Tunis, le directeur du festival, Mohamed Jomni, a relevé que le comité directeur a œuvré cette année pour consacrer «la décentralisation du décentralisé», c'est-à-dire assurer l'ouverture du festival sur plusieurs régions du gouvernorat de Gabès afin d'apporter un réel dynamisme culturel, artistique, économique et touristique à tout le gouvernorat. Le festival se poursuivra cette année durant sept jours (quatre jours l'édition précédente), et sera alimenté par trois sections «Films d'Ecole», «Regards extérieurs» et «Fenêtre vers d'autres cinémas». Cette dernière comporte une sélection de courts métrages japonais qui seront projetés dans cinq établissements scolaires à Gabès: lycées Abou Loubaba, Ibn el Haythem à Matmata, Argoub à Mareth ainsi que les lycée et collège pilotes. Sections et compétitions Seront en lice, pour le prix «Films d'Ecole», 15 films réalisés par des étudiants des écoles d'audiovisuel de sept pays arabes (Maroc, Egypte, Syrie, Irak, Liban, Emirats arabes unis et Tunisie). La Tunisie participera avec cinq films: «Chmin-difir» de Houda Maddahi, «Sable mouvant» de Sarra Abdelkefi, «Litidel» de Houcem Slouli, « Un cercle autour d'une danse solitaire» de Mouna Louhichi et «Tamathiw» de Jihène Ayari. Pour la section «Regards extérieurs», 10 films de cinq pays (Maroc, Jordanie, Congo démocratique, Italie et France) seront projetés au centre culturel universitaire de Gabès du 26 au 29 septembre. La Tunisie sera représentée dans la compétition de la catégorie « longs métrages » par le film de fiction «A peine j'ouvre les yeux» de la jeune cinéaste Leyla Bouzid, lauréate de cinq prix aux Journées cinématographiques de Carthage 2015, dont le Tanit de Bronze aux dernières JCC. La compétition longs métrages réunit 11 films en tout, dont cinq de fiction: « L'écharpe rouge» du Marocain Mohamed Lyounsi, «Out of the Ordinary» de l'Egyptien Daoud Abd Essayed, «Rêveries de l'acteur solitaire» de l'Algérien Hamid Benamra, «Samir dans la poussière» (production France-Algérie-Qatar) de Mohamed Ouzine et «Going to Heaven» de l'Emirati Saeed Salmeen Al Murry. La section longs métrages documentaires réunit une sélection de six films en lice : «Choucha» (Mauritanie-France) de Sophie Bachelier et Djibril Diallo, «Brûle la mer» de France, «Haunted» de la Syrienne Liwaa Yazji, «Roshmia» du Palestinien Salim Abu Jabal, «Kamal Joumblat, témoin et martyr» du Libanais Hady Zaccak et «Coffee for all Nations» (Palestine-Suède-EAU) de la réalisatrice d'origine palestinienne Wafa Jamil. Dans la section courts métrages, 10 films seront en lice, dont le tunisien «Coincé» de Jamil Najaar, « Hassan in Wonderland» (Irak), «The Random» (Libye), «Mohamed le prénom» (France), «Habel Ghasil» (Syrie), «A la recherche d'Abbas Kiarostami» (Syrie), «Ishtar et Isis» (Mauritanie), «Rainbow» (Bahreïn), «Voiler la face» (France) et «Id-Haouia» (Arabie saoudite). Le jury de la compétition des longs métrages est présidé par l'actrice tunisienne Jalila Baccar, alors que la comédienne Sondos Belhassan présidera le jury de la section courts métrages. «L'état du cinéma arabe post-révolution», thème de la table ronde Le Fifag prévoit l'organisation d'une table ronde sur «l'état du cinéma arabe post-révolution», animée par une pléiade d'universitaires et de critiques du cinéma de Tunisie et d'ailleurs et modérée par Kamel Ben Ouanès. Y seront notamment conviés les Tunisiens Hedi Khalil et Wejden Aidoudi qui donneront respectivement des interventions sur «Le cinéma tunisien entre le caniveau de la rue et le filtrage» et sur «Le non-lieu ou le no man's land dans le cinéma tunisien après la révolution». Le Marocain Mohamed Bouayadi fera une critique du film «C'est eux les chiens» de Hicham Lasri, alors que le Libanais Walid Chmait parlera du défi du printemps arabe et le cinéma. Le Français Michel Serceau soulèvera, quant à lui, la question du «cinéma en perspective dans les mutations politiques et technologiques.» Le Fifag verra également la tenue d'une exposition intitulée «Nous aimons le pays comme personne ne l'avait jamais aimé» du calligraphe Abderrazak Hamouda, natif de la ville de Gabès. Côté littérature, il y aura une séance de dédicace du livre «Compositions : Street Art et Calligraphie», du célèbre calligraphe du street art El Seed, dont les compositions calligraphiques se situent entre street art occidental et calligraphie orientale. Suivant une approche contemporaine qui relie les hommes à la culture, El Seed installe ses œuvres dans les lieux publics, galeries d'art et institutions du monde entier; partant de la façade de l'IMA à Paris, en passant par les immeubles du Caire et les tunnels de Doha, jusqu'au chemin de «caligraffis» sur des murs oubliés en Tunisie et la mosquée Jara à Gabès. Un hommage posthume sera rendu au cinéaste égyptien Mohamed Khan, dont l'importance ne se résume ni au nombre des films qu'il a réalisés depuis 1978, ni à son appartenance à la nouvelle vague du cinéma du pays du Nil des années 80. Son cinéma se distingue plutôt par des personnages pleins d'humanisme, oscillant entre la tristesse, la gaieté et l'espoir, filmés dans des espaces bien ouverts.