Le stade Kamalondo de Lubumbashi pourrait signer un tournant dans la vie de l'Etoile Sportive du Sahel. Accroché samedi dernier à domicile (1-1) par le redoutable TPMazembe, le champion de Tunisie 2016 joue gros dimanche prochain sur le tartan de la ville congolaise et, pour une fois, ne se présente pas en position de favori à l'heure de négocier la manche retour des demi-finales de la coupe de la confédération. On évoque avec de plus en plus d'insistance une passe d'armes au niveau technique qui sera hâtée, en cas d'élimination a fortiori. On sait, en effet, que la méga-suspension (24 mois) infligée à l'entraîneur Faouzi Benzarti gêne énormément le club. La formule actuelle d'un Benzarti interdit de banc et condamné à s'installer dans les tribunes, d'où il manage le club via son téléphone portable ne peut pas s'éterniser. L'entraîneur général, Montacer Louhichi, n'a pas été recruté dans le but de manager l'équipe du bord de touche durant les rencontres, ni de servir de courroie de transmission entre les joueurs et leur coach astreint à suivre les matches à partir des gradins. La baisse de régime de cet été ne serait pas également étrangère à ce changement de cap. En effet, aussi bien point de vue physique que technique, l'Etoile n'est plus la même, ne ressemblant pas, même de loin, à la fringante formation qui décrocha un sensationnel doublé championnat de Tunisie-Coupe de la CAF. La première manche de la demi-finale africaine était venue confirmer le déclin du jeu et la déliquescence d'un bloc granitique que l'on a pu apercevoir lors du quart de finale de la Coupe de Tunisie contre l'Espérance de Tunis. Les fans étoilés ne reconnaissent plus leur équipe, et il y a comme un phénomène d'usure. Certains n'hésitent pas à parler de seuil au-delà duquel le vieux routier ne peut plus apporter grand-chose. D'autant que la parade à l'essoufflement physique et à la lassitude mentale n'est pas très évidente. Déliquescence et lassitude En perdant son lieutenant de long cours, Ridha Jeddi, l'enfant de Monastir, se prive de la précieuse collaboration de celui que Roger Lemerre choisit régulièrement lorsqu'il s'agit de l'assister là où il passe (JS Constantine, en Algérie, l'ESS d'il y a deux ans). Montacer Louhichi a besoin de temps et d'autorité pour peser sur la reconstruction en cours de l'ESS. Celle de l'après-Bounedjah et de l'après-Akaïchi, orpheline d'un buteur patenté et presque régulièrement agacée par les maladresses et le manque de justesse technique du successeur présumé de ces deux artificiers-nés. Le défi proposé dans la capitale de la province du Katanga, la deuxième ville de la République démocratique du Congo, est à la mesure des attentes suscitées par la phase, quoiqu'on pense délicate, que traverse l'ESS. Car le champion de Tunisie en titre ne se voit plus à un palier autre que celui qui en fit l'équipe-reine des deux dernières saisons. Au-delà des simples petites défaillances individuelles de deux ou trois joueurs déplorées par le staff technique étoilé quelques instants après la manche aller face aux Corbeaux.