A l'heure où les élèves viennent de revenir sur les bancs de l'école, votre journal propose à ses lecteurs un article prétendument pertinent concernant le marché des manuels et cahiers scolaires. Alors que celui-ci aurait pu être juste et intéressant pour votre lectorat, votre journaliste se contente d'aborder la question des process d'édition et d'impression, pourtant connus de tous depuis longtemps. En outre, au-delà de la question d'un article n'ayant aucun sens, puisque sans information nouvelle, votre journaliste se permet d'émettre des jugements et d'affirmer des propos offensants pour le métier. Qui représente donc ce lobby que vous mentionnez et met à mal nos prouesses ? Devons-nous vous rappeler, à vous, journal de qualité, les règles élémentaires du journalisme (les 5W, vérification de l'information) ? Les imprimeurs tunisiens, élèves modèles Vous évoquez, par ailleurs, les prouesses qu'accomplissent ceux que vous qualifiez de techniciens. Et vous avez raison de le souligner. Pour mémoire, depuis 1992, aucun titre n'a été mis en circulation sur le marché au-delà de la date de la rentrée des classes. Ceci n'est pas le fruit du hasard, non, il s'agit du fruit de l'effort unique des industriels et de leurs salariés. En effet, sachez, monsieur, que les salariés, les cadres, les chefs d'entreprise de ce secteur ont consenti depuis des années à des sacrifices considérables : absence de vacances estivales, absence de séance unique, uniquement un jour de repos hebdomadaire et l'impossibilité de célébrer des fêtes familiales que ce soit mariages, circoncisions... Cela, monsieur, afin que nos enfants, l'avenir de notre pays, puissent prendre possession de leurs manuels en temps et en heure. Jusqu'ici, chaque année, ces efforts étaient reconnus publiquement par voie de presse, radio et télé, par le CNP. Cette année, nous en cherchons encore la raison, ce ne fut pas le cas. Le livre tunisien, le moins cher au monde Aujourd'hui, les imprimeurs tunisiens sont victimes d'un procès d'intention alors même que l'impression des manuels scolaires tunisiens est la moins chère au monde, Chine et Inde comprises. En effet, son coût ne dépasse jamais 0,900 dinar (soit 900 millimes). Bien sûr, il y a des exceptions : les titres de petits tirages, comme ceux du baccalauréat. Ceci ne relève pas de leur volonté. Il s'agit de logique, quand il ne peut y avoir d'économie d'échelle, le prix est plus élevé mais ne dépasse jamais 1,500 dinar. C'est une raison économique qui s'applique partout dans le monde. Un livre de qualité, mais on peut faire mieux Le choix du titre de votre article révèle d'ailleurs votre prise de position, «La qualité est bonne, malgré tout !». A quoi faites-vous référence, monsieur, quand vous dites malgré tout ? A ces fameux «lobbies», dont vous ne dites rien, mais dont vous affirmez le pouvoir de nuisance ? Pour les imprimeurs, le constat est pourtant simple : par le passé, ils étaient cinq ou six à réaliser les manuels scolaires, aujourd'hui il y a près d'une dizaine d'imprimeries. Preuve, s'il en fallait, de l'existence d'une véritable concurrence pour un petit marché. En outre, les manuels sont bien conformes à la qualité requise par le cahier des charges du CNP mais sachez qu'ils pourraient faire mieux, sans que cela ne coûte plus cher. Comment ? En interrogeant les imprimeurs sur les possibilités techniques permettant de faire mieux. A titre d'exemple, passer de 80 à 90 grammes sur le même type de papier n'améliore en aucun cas la qualité du livre. Chambre syndicale des fabricants de livres scolaires au sein de l'Utica