Un tableau doit être comme des étincelles. Il faut qu'il éblouisse comme la beauté d'une femme ou d'un poème », disait Joan Miró, le célèbre peintre catalan, connu pour son langage de signes poétiques et pour ses toiles vivement colorées. L'univers coloré et poétique de Miró exposé au Musée Frieder Burda à Baden-Baden (Allemagne) propose un regard neuf sur l'œuvre aussi vaste que variée de l'artiste. Une centaine de peintures, dessins, céramiques et sculptures provenant de plus de trente collections du monde entier, ainsi que des fonds de la famille Miró, attendent le visiteur jusqu'au 14 novembre. "Il me faut un point de départ, ne serait-ce qu'un grain de poussière ou un éclat de lumière", disait Miró dont la créativité ne connaissait guère de limite. Et de la lumière, il y en a, au musée de Baden-Baden. Jean-Louis Prat, le commissaire de l'exposition Les couleurs de la poésie. « Le musée Frieder Burda est un musée de lumière dans un écrin de verdure. Et Frieder Burda a construit grâce à Richard Meier, l'architecte américain, un lieu tout à fait étonnant qui est à la mesure de l'homme.» L'homme à l'honneur dans ces murs en verre, c'est le fils d'un orfèvre et horloger de Barcelone qui, pendant les 90 ans de son existence, n'a pas arrêté de créer et d'inventer. « Miró dit: les choses les plus simples me donnent les idées; ça sera vrai aussi avec la céramique et la sculpture où il assemblera des objets récupérés en se promenant le long d'une plage, des bois, et qui, si elles se trouvent assemblées à d'autres formes, vont créer un nouveau monde de la sculpture parce qu'il veut s'étonner lui-même; ça n'est pas de créer ce qu'il a fait la veille, il n'y a jamais de redites chez Miró. »