La toute dernière création de Jalila Baccar et de Fadhel Jaibi ouvre la rencontre de l'Ietm, un réseau dédié aux arts du spectacle, qui aura lieu à partir d'aujourd'hui et jusqu'au 9 octobre dans la capitale du Liban. L'Ietm est un réseau de plus de 500 organisations dédiées aux arts du spectacle, et de membres individuels du monde entier qui travaillent dans le secteur des arts contemporains du spectacle, notamment dans le théâtre, la danse, le cirque, les formes artistiques vivantes interdisciplinaires, et les nouveaux médias. Précisons que « les membres » comprennent des festivals, des compagnies, des producteurs, des théâtres, des centres de recherche et de ressources, des universités et des corps institutionnels. L'Ietm organise deux réunions plénières par an dans des villes européennes différentes, et d'autres réunions plus restreintes à travers le monde. Il commande des publications et des projets de recherche, facilite la communication et la diffusion d'informations, et défend la valeur des arts du spectacle. Ce réseau se donne pour mission de défendre la valeur des arts et de la culture dans un monde en plein changement et offre aux professionnels du spectacle vivant les moyens d'accéder à des connexions internationales, à des connaissances et à un forum d'échange dynamique. La dernière visite de l'Ietm à Beyrouth date de 2012. Depuis, la capitale du Liban a accueilli 1,6 million de réfugiés de plus. Cet état de fait a du bon, apparemment. Car la scène culturelle libanaise est aujourd'hui on ne peut plus active. Avec la liberté d'expression pour thème principal, le programme de la réunion abordera des sujets essentiels tels que la mobilité, les politiques culturelles, le financement, l'égalité des sexes au sein du secteur culturel, la décentralisation de la culture et bien d'autres. Des discussions, des tables rondes, des rencontres, visites et spectacles sont également au programme. Celui-ci s'accompagnera d'une campagne internationale pour la liberté d'expression lancée par l'Ietm dans le but de soutenir les réformes en cours de la loi sur la censure au Liban et les projets similaires dans la région sud-méditerranéenne. Pour l'ouverture de cette rencontre à Beyrouth, les organisateurs ont choisi « Violence(s)» une pièce tunisienne signée Jalila Baccar et Fadhel Jaibi. Ce spectacle, qui sera présenté aujourd'hui 6 octobre au théâtre Al Madina, interroge une réalité douloureuse : celle d'une société qui a fait sa révolution et qui, au lieu d'avoir mis un pied dans l'avenir, se retrouve de plain-pied dans l'abîme. Ne serait-ce qu'avec le titre, les auteurs mettent le doigt sur la plaie, dénoncent et annoncent toutes sortes de violences, et actes désespérés qui mènent désormais au suicide et parfois même au meurtre... « Violence (s)» s'envolera par la suite pour la France où seront données deux représentations : le 18 et le 19 de ce mois au centre culturel de Bonlieu, ou la Scène nationale d'Annecy, un important complexe culturel situé au cœur de la ville d'Annecy en Haute-Savoie.