• «Goûter et non consommer» • Le consommateur, souvent lésé face à un secteur marqué par l'absence de cahier des charges et l'utilisation anarchique d'ingrédients… Les célébrations des fêtes de mariage, de succès scolaires, les vacances, le Ramadan, enfin l'Aïd, tant l'événements qui se succèdent avec leur fièvre de consommation. Une consommation excessivement sucrée susceptible de nuire à la santé. Certes, le sucre est indispensable pour le fonctionnement de l'organisme, mais un excès d'énergie détruit les cellules de l'organe entraînant l'apparition de pathologies lourdes tel le diabète qui, selon les statistiques de l'Institut national de nutrition, a enregistré une augmentation de 5 à 10% durant les 20 derniers années, celui du diabète est passé de 10 à 25%. Des taux alarmants qui nécessitent des sommes faramineuses en terme de soins et auxquels le budget de la santé ne peut pas faire face. La sensibilisation s'impose donc. C'est dans cet esprit que le Pr Abdelmajid Abid, spécialiste en nutrition à l'Institut national de nutrition, et membre de l'Organisation de défense du consommateur (ODC), insiste sur le fait que le corps procède à l'autorégulation et qu'un excès de sucre perturbe à long terme ce fonctionnement : «Dans la nature, les aliments tels que les céréales, les fruits, en quantités proportionnées et équilibrées, associés à d'autres aliments de protection, comme les vitamines, les minéraux et les fibres alimentaires apportent des éléments protecteurs et régulateurs de notre organisme, raison pour laquelle les spécialistes conseillent les aliments naturels. Car le sucre blanc ou ajouté (boissons, jus, gâteaux, confiture) est nuisible pour l'organisme lorsqu'il est consommé régulièrement. Il est à noter que les gâteaux contiennent 75% de sucre, c'est-à-dire trop de calories, donc trop de graisse qui engendre l'obésité. L'excès d'énergie ou de consommation de sucre ajouté altère la paroi des vaisseaux et favorise les lésions, d'où l'infarctus et les accidents vasculaires cérébraux (AVC)». Il ressort que le sucre ajouté représente la hantise des spécialistes en nutrition. Le Pr Abid met l'accent sur les gâteaux commercialisés et avertit par la même le consommateur que les gâteaux de l'Aïd contiennent une quantité anarchique de sucre ajouté et que les fabricants n'ont aucune ligne de conduite: «L'absence d'un cahier des charges réglementaire et de loi à même de protéger le consommateur contre l'utilisation excessive de sucre dans les gâteaux représente un problème sérieux pour la santé du citoyen. D'ailleurs, ce problème a été soulevé par l'OMS et la Fédération internationale du diabète. Il est impératif de soumettre le sucre ajouté à des mesures et de limiter l'augmentation du sucre et par là même prévenir les maladies graves». Le spécialiste met l'accent sur la prévention contre l'excès de consommation de produits sucrés et appelle le citoyen à modérer sa consommation en sucre en préservant son capital d'avenir, surtout que la Tunisie mise sur ses ressources humaines, notamment en Tunisie. Les fabricants n'ont aucune notion sur les besoins du corps humain. Le Pr Abid conseille de goûter, et non de consommer, les produits sucrés lors de ces jours de fête. Concernant les personnes malades, notamment les diabétiques, le spécialiste appelle leur entourage à limiter ou interdire la consommation de gâteaux trop sucrés.