Les «Sang et Or» ont longtemps balbutié leur football face à des «Verts» surmotivés. Confus et brouillons, les Espérantistes n'ont pas trouvé les ressources techniques et physiques pour signer une quatrième victoire consécutive. La faute incombe au coach Ammar Souayah à court de solutions et d'imagination pour déverrouiller une bonne défense hammamlifoise. Il faut également rappeler l'application et la détermination des Boukorninois, gonflés à bloc par le vieux renard Kamel Zouaghi qui vient de remplacer avec brio à la tête de la barre technique le Français Rodriguez. D'emblée, on a senti que l'entraîneur «sang et or» s'est trompé de formation et dans ses choix technico-tactiques. Avec Coulibaly, enfin aligné, Moncer, Rejaïbi et la nouvelle recrue Ben Mohamed, le visage de l'Espérance parut d'un seul coup défiguré. Pas de fond de jeu, pas de solutions offensives, on avait l'impression que Ben Mohamed et Moncer étaient perdus sur la pelouse de Radès. Ils furent ainsi incapables de maîtriser la situation. Ajoutez-y les deux pivots Coulibaly et Chaâlali, lesquels n'ont pas aidé leur milieu à élever le rythme du jeu. Ils étaient tout simplement statiques et passifs. Chammam a été le seul à tenter quelque chose pour déverrouiller la défense adverse. En vain, car le latéral gauche «sang et or» était mal secondé par Ben Mohamed. Devant cette confusion des rôles, Rejaïbi a dû se replier au milieu du terrain pour tenter de diriger le jeu de son équipe. Peine perdue, puisque les milieux de terrain hammamlifois étaient bien placés, ce qui leur a permis de bloquer toutes les issues menant à leurs bois. Confusion au milieu Manquant d'imagination, Souayah a aligné pratiquement tous ses milieux : Bguir, Jelassi et Moncer en seconde période. Et c'était la confusion totale. Certes, il y a eu quelques opportunités pour inscrire un but, mais la dernière touche a cruellement fait défaut. Isolé au beau milieu du quatuor défensif adverse qui était bien en jambes, Khénissi parut hors du coup. Avec ce 0-0, l'EST rompt une série positive de trois victoires consécutives, confirmant que Souayah n'est pas l'entraîneur qu'il lui faut. Incapable de lire le jeu, il a manqué de discernement dans ses choix: «Certes, nous avons tout tenté pour marquer, malheureusement sans y parvenir. Le CSHL était bien disposé sur le terrain. Il nous a manqué la force de percussion et la vitesse dans nos incursions», déplore Mouîne Chaâbani, l'entraîneur adjoint de l'EST. CSHL : vigilance et détermination Avec l'arrivée du nouvel entraîneur, Kamel Zouaghi, le CSHL a réussi à faire jeu égal avec son illustre rival «sang et or». D'entrée, le nouvel entraîneur a bloqué les montées offensives de Mbarki et Chammam grâce à la vigilance de Zekri et Hadded. Il a aussi consolidé son milieu de terrain par deux pivots récupérateurs dynamiques, à savoir Meskini et Zaïdi. Ce duo a bloqué la manœuvre conduite par Ferjani Sassi qui a fait son entrée à la place de Coulibaly sans véritable justification. En plaçant Izaka seul en pointe et en optant pour la contre-attaque, le CSHL a réussi à remporter ses duels à l'entrejeu et même face aux attaquants «sang et or» qui étaient maladroits et sans ligne directrice. Profitant des défaillances tactiques de Souayah et de l'incapacité de ses joueurs à déjouer les manœuvres d'un onze adverse volontaire, Zouaghi a fait son entrée par la grande porte. Avec un bloc bas très appliqué, les banlieusards — physiquement très forts — ont retrouvé suffisamment de ressources pour bloquer un ensemble «sang et or» confus. Il est à souligner que le CSHL a failli surprendre l'EST par le biais de Zoghlami à la 62', lorsque ce dernier adressa un tir des 45 m, mais Ben Chrifia était bien placé pour effacer un but tout fait. Avec ce nul (0-0), l'EST a confirmé qu'elle n'a pas encore un fond de jeu appréciable en dépit de ses joueurs-vedettes. Souayah s'est pour la énième fois trompé de stratégie. Après ce nul méritoire, le CSHL doit confirmer dimanche prochain face à l'ASM. «Je suis content pour les joueurs qui ont fait un match sans faute. J'ai retrouvé un ensemble moralement au plus bas. Nous avons travaillé véritablement pendant cette trêve, et le résultat ne s'était pas fait attendre. Nous avons bien analysé le jeu «sang et or» et nous l'avons bloqué grâce à une stratégie adéquate», observe Kamel Zouaghi.