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Chronique d'un départ annoncé
ASM — Divorce consommé avec Gérard Buscher
Publié dans La Presse de Tunisie le 19 - 10 - 2016

Dimanche après-midi, il y avait déjà de l'électricité dans l'air à la mi-temps. Après mûre réflexion, les responsables marsois ont décidé de trancher.
Cela fait dix ans qu'il exerce en Tunisie et il est connu pour son caractère trempé. Gérard Buscher est un technicien compétent. Personne ne peut contester son coaching et son travail pointu aux entraînements. C'est un entraîneur qui a le sens du détail et qui sait où il va. Avant même le coup d'envoi de la saison, il était déjà sceptique. Il craignait une saison difficile et avec le peu de recrutements effectués au mercato estival, il a revu ses ambitions à la baisse. Toutefois, le cours des événements lui a donné raison et les quatre premières sorties du championnat étaient plus difficiles que prévu. Gérard Buscher a fini par payer de sa personne la série des quatre défaites. Mais ce n'est pas seulement à cause de ses échecs que la direction du club a décidé de se séparer de lui.
Les déclarations à chaud sont souvent péjoratives. Sur les nerfs après le coup de sifflet final, les propos de Gérard Buscher étaient considérés par ses joueurs comme insultantes pour avoir déclaré à la Télévision Nationale que leur efforts ne sont pas suffisants pour assurer le maintien, vu que les autres adversaires mettent plus d'intensité dans le jeu. Certes, la barrière de la langue n'existe pas, mais il n'est pas sûr que les joueurs aient compris le sens du message de leur désormais ancien entraîneur. Comprenant qu'ils étaient considérés comme indignes de la Ligue 1, les joueurs ont fait part de leur indignation.
Le dérapage de trop...
A la mi-temps, le président du club, Hammouda Louzir, a jugé bon d'aller parler à ses joueurs aux vestiaires. Chose qui a mis Gérard Buscher dans tous ses états. Aux yeux des autres responsables du club qui ont assisté à la scène, c'était le dérapage de trop : « Nous l'avons bien prévenu dès le départ contre deux choses essentielles : les déclarations déplacées et les écarts de conduite avec les responsables. Concernant les recrutements, nous lui avons ramené Diakité, Aouichi et Aouichaoui à sa demande. Il est vrai que nous n'avons pas pu recruter un latéral droit, mais ce n'est pas une raison de dire qu'il n'y avait pas assez de recrutements, d'autant que Hadhria et Ben Hammouda ont été libérés à sa demande. Avant le match de Béja, nous lui avons offert les conditions optimales de préparation. Les deux stages à Gammarth nous ont coûté 20.000 dinars et les salaires des joueurs ont été honorés», nous a confié une source officielle qui a préféré garder l'anonymat.
« Je ne fais pas le procès d'un entraîneur »
Interrogé sur les raisons qui ont poussé son bureau à se séparer de Buscher, le président de l'ASM, Hammouda Louzir, nous a déclaré : « Il n'est pas dans mes habitudes de faire le procès d'un entraîneur qu'on vient de remercier. Par ailleurs, ce ne sont pas les traditions de l'ASM de limoger un entraîneur au début de la saison. Si nous avons décidé de remercier Buscher, c'est que nous avons jugé bon d''en rester là. Les résultats obtenus sont nettement en deçà des attentes. Nous visions le play-off et nous nous trouvons avec un début de saison ponctué par quatre défaites. Le rendement de l'équipe est inférieur aux moyens mis en place. De semaine en semaine, l'entraîneur a du mal à communiquer avec ses joueurs. Enfin, il fait des déclarations que nous avons jugé déplacées, notamment celle faite dimanche dernier quand il a déclaré à la télévision que nous avons une équipe de deuxième division. Nous avons estimé que cette déclaration est un aveu de sa part qu'il ne peut pas aller loin avec cette équipe. Tous ces facteurs cumulés nous ont poussés à prendre la décision de mettre fin à notre collaboration avec lui», nous a fait savoir le premier responsable marsois.
Maintenant que la page Buscher est tournée, les Marsois préparent la prochaine sortie du championnat avec un staff technique intérimaire. L'entraîneur adjoint, Abdelkarim Bouguerra, dirigera l'équipe sur le banc samedi prochain à Hammam-Lif. Il sera chapeauté par Ali Selmi. Quant à Adel Sellimi, si l'accord de principe est conclu, il suivra le match sur les gradins avant d'entamer par la suite ses fonctions.


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