Il retrouve le club de ses premières amours avec l'espoir de rebondir et la crainte de tout perdre A 28 ans, l'enfant prodige de La Marsa retourne à la case départ. En 2008, il était promis à une grande carrière après avoir remporté le titre de champion de Tunisie, à l'issue de sa première saison avec le Club Africain. La suite fut une longue traversée du désert. Une méchante blessure aux adducteurs dont le joueur ne s'est jamais remis. Et pas uniquement sur le plan physique. C'est qu'il n'a pas su gérer sa carrière. La grosse tête est passée par là. Le tout clôturé par une expérience ratée avec Qadsia Sporting Club. Avant-hier soir, il a paraphé un contrat d'un an et demi en faveur du club de ses débuts à quelque cinq heures de la clôture du mercato hivernal. Il faut dire que les dirigeants marsois ont dû attendre le feu vert de l'entraîneur pour faire signer le joueur. Jusqu'à la dernière minute, Gérard Buscher était réticent et il avait ses raisons. Un accord de gagnant-gagnant S'il y a une chose que le technicien français ne tolère pas, c'est de faire signer à un joueur pour six mois et le préparer pour une autre équipe. «Il y a deux raisons majeures qui ont fait que Mouihbi s'engage à la dernière minute. La première est que Buscher a refusé catégoriquement que Mouihbi signe pour six mois. Il s'est engagé à le préparer physiquement et techniquement pour qu'il soit prêt le jour où il trouve un recruteur. Il s'est dit prêt à le laisser s'entraîner avec le groupe, mais pas question qu'il signe pour six mois. La deuxième raison est que Mouihbi espérait trouver un preneur. Faute de quoi, il s'est résigné à signer pour un an et demi», nous a expliqué l'entraîneur-adjoint, Nizar Ghazouani. Pour le staff technique, le joueur peut être utile à l'équipe: «De par son expérience, Mouihbi peut nous être utile pour un match ou deux. Nous avons parlé avec lui. Il est décidé à se reprendre en main et à relancer sa carrière. Il aspire à une autre aventure dans l'un des pays du Golfe, ce qui serait également bénéfique à l'Avenir sur le plan financier. Je sais qu'il s'entraîne seul sous la houlette d'un préparateur physique, mais ce n'est pas suffisant. Il sera pris en charge et le travail avec le groupe le remettra progressivement en condition», souligne l'adjoint de Gérard Buscher. «Se ressourcer» Interrogé sur son retour à l'ASM, Youssef Mouihbi a déclaré ne pas mieux tomber : «C'est ici à l'Avenir que j'ai grandi et tout appris. Il n' y a pas mieux que l'ASM pour me ressourcer. Et comme pour mon premier départ au Club Africain, il y a une clause dans le contrat qui stipule que l'ASM percevra un montant lors de mon transfert à un autre club. Ainsi, si je repars l'été prochain, l'Avenir en tirera profit. C'est ma façon de remercier un club qui m'a beaucoup donné», nous a déclaré Youssef Mouihbi qui refuse de parler d'échec lorsqu'on lui demande si ce retour à La Marsa intervient après un passage à vide : «Ce n'est pas une véritable relance de carrière, car je n'ai jamais arrêté le football. Pourquoi parler de passage à vide? Je pense plutôt que tout footballeur connaît du bon et du moins bon dans sa carrière. Naturellement, j'espère vivre encore de beaux jours», souhaite Youssef Mouihbi. A 28 ans, Mouihbi semble avoir atteint l'âge de la raison. Il est décidé à repartir du bon pied. Lui reste à remettre la tête sur les épaules.