Absence d'une stratégie de promotion de l'exportation et mainmise des intermédiaires La production de l'aquaculture en Tunisie, en évolution annuelle de 10%, dépasse la demande. Les 36 entreprises du secteur (production en mer et en eau douce) trouvent du mal à écouler leurs productions dans un marché restreint, a fait ressortir une étude réalisée en 2016 par le Groupement interprofessionnel des produits de la pêche (Gipp). Présentée jeudi à Tunis, lors d'une table ronde sur le thème «L'aquaculture en Tunisie: défis et perspectives de développement», cette étude, menée auprès de 20 fermes de pisciculture situées dans les zones de Béni Khiar, Ghar El Melh, Mahdia, Monastir, Teboulba, Bekalta et Zarzis, ), révèle aussi, une mainmise des intermédiaires, appelés «gachara» en dialecte local, sur les produits de l'aquaculture. Le document montre l'absence d'une stratégie de promotion de l'exportation des productions aquacoles et la dépendance de l'étranger en ce qui concerne les principaux intrants destinés à l'alimentation des poissons. En 2017, la production aquacole tunisienne va atteindre 15.500 tonnes contre 15 mille tonnes cette année. D'après l'étude, les exportations devront doubler pour passer de 4.000 tonnes en 2016 à 8.000 tonnes en 2017. L'Algérie, un débouché stratégique «La Tunisie a engagé récemment des pourparlers avec l'Algérie pour bénéficier de quotas d'exportation des produits aquacoles vers ce pays voisin, qui représente un marché très important pour la Tunisie», a déclaré Karim Hammami, représentant du Gipp et auteur de l'enquête. Selon lui, l'Algérie a décidé de réduire de 50% la taxe appliquée sur les exportations tunisiennes des produits de la pêche. La Tunisie exporte ses produits aquacoles principalement vers la Russie, la France, l'Italie, l'Algérie, la Libye, le Canada et les pays du Golfe. Le responsable a estimé que les produits tunisiens de l'acquaculture sont prisés à l'étranger et que les professionnels du secteur sont dynamiques et disposés à lancer des programmes d'exportation et de certification des produits aquacoles. Le ministre de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Samir Bettaïeb, a indiqué que le département de l'Agriculture prévoit la mise en place d'une stratégie visant à créer davantage de couveuses en mer, mettre en place des unités locales de production d'aliments pour les poissons et se lancer dans l'élevage de nouvelles variétés de la pêche, telles que les algues et les crevettes. Au sujet de l'assurance, Cédric Audo, expert en assurance aquacole, a souligné que les risques couverts par cette assurance sont essentiellement liés à des facteurs climatiques (tempête, foudre, maladies...) en plus des actes de vol et de vandalisme. Selon la FAO, l'aquaculture va contribuer à 50% de la production globale de la pêche à l'horizon 2030.