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Une recomposition à l'horizon
Paysage politique
Publié dans La Presse de Tunisie le 30 - 10 - 2016

Le grand défi de la nouvelle période politique sera celui de la construction d'un nouveau parti de centre sur les vestiges de Nida Tounès. Un projet que mijote Béji Caïd Essebsi pour assurer la pérennité à son initiative de gouvernement d'union nationale
Les divisons qui minent, depuis bientôt deux années, Nida Tounès ont fortement impacté la scène politique. Elles traduisent une décomposition de tout le système qui s'est instauré après les élections d'octobre 2014. Le mouvement cher à Béji Caïd Essebsi s'est effrité et ce qu'il en reste n'est plus qu'une fausse résonance de cette formation annoncée pour dominer la scène politique nationale. Les frères d'hier sont devenus les ennemis d'aujourd'hui et chacun est allé de son côté amenant dans son sillage partisans et courtisans, laissant la base des militants dans l'imbroglio total. Un nouveau repositionnement s'effectue avec la recherche de nouvelles alliances ou de nouveaux toits. Le fragile équilibre a été rompu et le grand rival Ennahdha a repris sa première place, en dépit d'une unité de façade. L'ensemble des formations politiques identifiées comme étant partie prenante de ce système sont aujourd'hui en échec. La crise qui touche tous les domaines de la vie des Tunisiens est imputable à ces partis qui n'ont pas réussi à se hisser au niveau des attentes des citoyens et ont trahi leurs électeurs. A des degrés divers, la responsabilité de la situation que vit actuellement le pays est partagée entre les formations politiques, qu'elles soient représentées au sein du gouvernement ou dans l'opposition. L'initiative du gouvernement d'union nationale lancée par le président de la République Béji Caïd Essebsi et qui a été consacrée par le « Pacte de Carthage » et concrétisée dans l'équipe gouvernementale de Youssef Chahed tarde à prendre forme dans un contexte plombé par une crise sociale et économique. Face à la montée du ressentiment, le gouvernement est laissé presque seul. On a même l'impression que certains de ses membres ne sont pas concernés par le débat autour du projet de loi de finances, à moins que ce ne soit un choix délibéré de la part de Youssef Chahed pour éviter la cacophonie dans la communication.
Un mécontentement nourri par le sentiment d'abandon
Dans les registres des autorités, on compte 206 partis politiques et plus de 18.000 associations. Une prolifération qui a vu le jour à la faveur d'une liberté conquise après le 14 janvier 2011 et qui devrait, en principe, constituer un atout considérable pour l'ancrage du processus démocratique engagé depuis. Les différents sondages ou baromètres politiques, indépendamment de leur véracité, montrent tous un mécontentement à l'égard des partis politiques et une désaffection vis-à-vis des institutions de l'Etat. Ce mécontentement, toutefois légitime, est nourri par le sentiment d'abandon des classes populaires par les politiques, beaucoup plus soucieux de leurs intérêts que de ceux du pays. Il est exacerbé par la mauvaise propagande des médias et de la déficience de communication. Il traduit l'échec d'une approche basée sur un faux consensus qui a montré qu'au-delà des petites stratégies de racolages politiques et de calculs partisans, le système politique est à bout de souffle. Face à ce marasme ambiant, il se trouve encore des dirigeants politiques qui nient l'ampleur de la crise et se dégagent de toute responsabilité dans la mauvaise passe actuelle, la rejetant sur les autres.
Quatre nouveaux projets en cours
Le grand défi de la nouvelle période politique sera celui de la construction d'un nouveau projet de centre sur ce qui reste de Nida Tounès. Un projet que mijote Béji Caïd Essebsi pour assurer la pérennité à son initiative de gouvernement d'union nationale. Les consultations qu'il mène à tour de bras et les indiscrétions qui fuitent, de temps à autre, prouvent qu'il est décidé à aller jusqu'au bout de cette stratégie alternative à laquelle il semble avoir réussi à rallier des personnalités influentes dont des ministres de l'actuel gouvernement. Il veut rééditer son « coup de maître » en construisant son projet autour de Youssef Chahed qui a décliné l'offre de Hafedh Caïd Essebsi de prendre la tête de l'instance politique de Nida Tounès. Il ambitionne de fédérer toutes les forces citoyennes, sociales et politiques disponibles pour une recomposition politique qui s'opposerait dans son ensemble au mouvement Ennahdha dont l'hégémonie se profile, de nouveau, à l'horizon.
Parallèlement à ce projet, d'autres personnalités politiques se préparent à lancer leurs formations qui viendront allonger la liste des partis. L'ancien ministre Mondher Zenaïdi, qui a pris beaucoup de retard pour annoncer son initiative, semble prêt à franchir le pas. Son parti ne serait pas forcément à base « destourienne » mais plutôt un «parti social démocrate et réformateur ». Zenaïdi, qui sait que le locataire de Carthage ne le porte pas dans son cœur, est l'un des rares à ne pas avoir été reçu par le chef de l'Etat lors des consultations autour de l'initiative de gouvernement d'union nationale, et devrait compter avec la rivalité de l'initiative destourienne de Kamel Morjane et du Parti destourien libre de Abir Moussi.
A son tour, l'ancien chef du gouvernement Mehdi Jomaa, qui se targue d'avoir réussi son passage à la tête du gouvernement de compétences et qui, semble-t-il, a bonne presse et des soutiens au-delà des frontières, a des projets plein la tête avec en point de mire la prochaine présidentielle. Son activisme froisse et irrite. Il a commencé par lancer son propre « think thank » formé de la plupart des anciens membres de son gouvernement. On dit que son projet de parti a pris forme et qu'il serait annoncé prochainement.
Reste l'incontournable Néjib Chebbi. Le seul, comparé aux deux autres, qui se prévaut d'une grande carrière politique et d'un combat parfois sans merci pour la liberté et la démocratie, estime que le pays vit une crise de gouvernance et de démocratie, laquelle crise s'est approfondie avec l'effondrement de Nida Tounès ce qui a permis au mouvement Ennahdha de se retrouver seul. C'est pourquoi il réfléchit à un nouveau projet politique « devenu nécessaire pour rééquilibrer la scène politique ». Il ne désespère pas de réaliser un rêve de jeunesse, devenir président de la République.
Un front solidaire et républicain
Mais si aujourd'hui, le centre est préempté par Nida Tounès, même fragmenté, et qui pourrait céder la place au nouveau projet concocté par Béji Caïd Essebsi, pour devenir une force bien implantée dans la scène nationale, les autres partis d'obédience destourienne ou encore ceux qui seraient créés pourraient perturber le paysage politique et ajouter à la confusion. Et si la fusion entre les différents courants d'une même famille est pratiquement exclue, une recomposition plus large sur le modèle d'une grande coalition ou d'un front solidaire et républicain serait plausible, autour d'un leader qui pourrait le conduire vers la victoire.
Pour le moment, les tractations continuent tous azimuts et les déclarations, parfois enthousiastes, fusent de toutes parts. Mais le pays, rongé par les conséquences désastreuses des politiques incohérentes et de la persistance des menaces terroristes, et les Tunisiens déçus par les promesses non tenues, ont besoin d'une nouvelle force centriste attractive et porteuse d'espoir.


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