La compétition officielle des courts métrages a révélé tous les films qui y concourent. Entre documentaires et fictions, les opus abordent différentes thématiques et oscillent entre l'anecdote, la satire, le réalisme social, la poésie et autres. Malheureusement, hormis quelques petites découvertes et autres petits coups de cœur, l'on n'est pas vraiment transcendé par la moisson de cette année. Le programme B de cette sélection, que le public a pu découvrir jusqu'au 4 novembre, a dévoilé les films suivants : Longue vie aux morts de Jean-Aimé (Madagascar), New Eyes de l'Ethiopienne Hiwot Admasu, Neykuk du Soudanais Mohamed Kordofani, Bêlons de Mehdi Azzam (Maroc), Orphelinat de Hachem Charaf du Bahrein et Les Tisseuses de Châambi du Tunisien Nawfel Saheb Ettabaâ.Trois films sortent, un tant soit peu, du lot. Il s'agit de Neykuk, Belons et New eyes. Emouvant est Neykuk qui, à travers le dramatique parcours d'Adam, un garçon de 10 ans, met la lumière sur les ravages de la guerre au Soudan. Adam, comme tant d'autres enfants, est une victime de cette guerre, il perd son père tué dans une frappe aérienne et se trouve obligé de fuir vers la capitale. Pour s'en sortir, il est obligé d'assister un adulte voyou dans des cambriolages. Une vie à laquelle le petit garçon veut échapper et dont il finit par se libérer par un geste décisif qui, sans doute chamboulera, son futur. La violence est au cœur de ce film, celle de la guerre et ses ravages, celle de la rue et sa cruauté. Une autre histoire sur l'enfance, une enfance qui s'éveille à la vie d'adulte. Celle d'une jeune fille confrontée à ses désirs naissants et son être féminin. La caméra nous fait vivre, à travers de subtils, plans les différentes sensations ressenties par la jeune femme en devenir, suivant le nouveau regard qui lui fait découvrir le monde qui l'entoure. Une appréciable ode à la vie. Le Marocain Mehdi Azzam met la lumière sur la part maudite de sa société, celle des laissés-pour-compte. Sans emploi fixe et expulsé de chez son oncle chez qui il vivait, Kamel se réfugie chez son père, un marginal, alcoolique qui vit dans un bâtiment en ruine dans la banlieue de Marrakech. La symbolique de la scène finale du film nous renvoie à une jeunesse sacrifiée par une société de plus en plus oppressante.