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Revoir le positionnement économique et géopolitique de la Tunisie
Forum de Carthage pour la sécurité et le développement
Publié dans La Presse de Tunisie le 11 - 11 - 2016

Revoir le positionnement stratégique de la Tunisie tant sur le plan économique que géopolitique, telle était l'idée centrale du 2e colloque national organisé, hier, à Tunis, par le Forum de Carthage pour la sécurité et le développement, sous le thème « Tunisie : défis et perspectives, aspects économiques et géopolitiques».
Ouvrant le débat, Tahar Refai, président du Forum, a souligné la forte corrélation entre le concept de la sécurité dans son sens le plus large (alimentaire, social, environnemental...) et le développement. «Deux concepts qui doivent évoluer en parallèle, pour sortir de la crise».
De son côté, Nejib Trabelsi, membre du conseil scientifique et stratégique du Forum, a mis l'accent sur « la difficulté, six ans après la révolution, de se mettre d'accord sur un diagnostic partagé de la situation, une vision commune des défis qui s'imposent et encore moins sur les voies et perspectives à suivre pour faire sortir le pays de la crise multidimensionnelle (politique, économique, sociale, sociétale et culturelle) dans laquelle il sombre».
Economiquement parlant, ce non-accord a abouti, selon lui, à une sorte d'incapacité économique que seul un changement des manières de penser et de faire pourrait dissiper.
Invité à prendre part au débat, Mahdi Taje, directeur du département Politiques publiques, études stratégiques et prospectives, Ites (présidence de la République) a livré une analyse géopolitique du voisinage stratégique de la Tunisie, essayant de cerner les mutations et les transitions en cours à l'échelle internationale et de dégager leurs répercussions sur le positionnement stratégique de la Tunisie.
Il en ressort que « les anciens repères de la Tunisie ont volé en éclats, la contraignant à développer une nouvelle approche géopolitique, couplée à une approche prospective qui devraient l'amener à revoir ses réseaux d'alliances et à diversifier ses partenariats, face à une exacerbation des rivalités dans un monde devenu polycentrique (Etats-Unis, Chine, Europe, Russie ) et à une collégialité des puissances où l'équilibre des forces est en constant changement».
L'enlisement du Maghreb et le jeu d'influence qui en découle entre les puissances nationales désirant reconfigurer, selon leurs intérêts, la carte de cette région, les contradictions de l'espace méditerranéen qui divise bien plus qu'il ne rapproche, et le couple menaces/opportunités que représente l'espace sahélien, sont selon Mahdi Taje, les principales caractéristiques de la matrice stratégique (Méditerranée, Maghreb, Sahel), dans laquelle évolue la Tunisie. Le pays ne pourrait tirer son épingle du jeu qu'en faisant valoir le principe de la bonne gouvernance.
Le tableau de bord de l'économie tunisienne a été, par la suite, tracé par Hamadi Fehri, professeur à l'Ihec de Carthage, qui estime « qu'aujourd'hui, on a l'impression que la révolution a généré une régression, avec un essoufflement de la croissance dû en grande partie à une combinaison non-productive des facteurs de la croissance, à savoir le capital et le travail».
Laquelle situation a ouvert, d'après lui, la voie à un déficit de l'épargne, doublé d'un déficit public dont le résultat logique était un déficit extérieur et un niveau d'endettement de plus en plus importants.
Outre le fait qu'elle soit essoufflée, la croissance est aussi d'une mauvaise qualité, puisqu'elle est génératrice d'inégalités financières, économiques et sociales, pense encore Fehri.
Plusieurs facteurs sont, selon lui, à l'origine de cette situation dégradée. La raison fondamentale et avant tout des politiques économiques défaillantes, appliquant mal la politique du go and stop, sans pouvoir actionner le «Stop».
Fehri épingle aussi une politique populiste de redistribution qui a été privilégiée à la politique de croissance, mais aussi un grand dysfonctionnement des institutions économiques et politiques du pays, qui n'étaient pas dans leur rôle de favoriser la croissance.
Face à ce tableau pas du tout reluisant, l'universitaire reconnaît que les chantiers qui doivent être ouverts sont nombreux, mais il considère qu'il importe avant tout d'agir sur la gouvernance politico-économique.
« En Tunisie, la gouvernance souffre d'un triple problème, aussi bien au niveau de sa dimension politique qu'économique et institutionnelle. Pour que l'économie réussisse le saut de l'émergence, c'est cette gouvernance qu'il va falloir repenser», dit-il.
Et d'expliquer : « Techniquement, il s'agit de mettre en œuvre une stratégie de lutte contre la corruption. Pour ce faire, la gouvernance se doit d'être numérique et décentralisée», souligne-t-il.
« L'Etat de droit doit prévaloir. Un Etat réformateur, bienveillant, engagé dans une logique de réforme, capable de fixer un cap et une vision et de s'y atteler, et d'être loin des groupes de pressions et des chercheurs de rentes. Un Etat que nous devons réinventer. Le repositionnement de l'économie nationale nécessite une nouvelle architecture institutionnelle dont la mise en place n'est pas facile, mais pas impossible non plus », conclut-il.


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