Après le résultat-choc du référendum sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'Union européenne, la victoire de Donald Trump à la présidentielle américaine. Le président élu disposera de tous les leviers pour mettre en œuvre sa politique économique, qu'il promet radicale. Quelles conséquences aura-t-elle sur l'économie mondiale et les marchés internationaux ? Voici cinq prédictions. Prédiction 1 : l'économie américaine Les Etats-Unis se dirigeront vers une politique budgétaire accommodante. Si Donald Trump pouvait voir sa marge de manœuvre quelque peu restreinte par la majorité républicaine à la Chambre des Représentants, on peut raisonnablement s'attendre à une baisse des impôts et à une hausse des dépenses d'infrastructure et de défense. Alors que l'économie américaine flirte avec le plein-emploi, cela aura des effets inflationnistes à moyen terme, et la tendance à la «pentification» des courbes des rendements perdurera. Les actifs à bêta plus élevé, tels que les obligations à haut rendement américaines, devraient en profiter. Prédiction 2 : les marchés Les actifs profitant de l'inflation sur-performeront ceux qui profitent de la déflation. Les valeurs mobilières sous-performeront les matières premières et l'immobilier dans un monde où les responsables politiques jouent la carte populiste. Prédiction 3 : la zone euro L'Europe sera confrontée à des difficultés politiques significatives lors des douze prochains mois. S'il y a bien une leçon à retenir de cette année, c'est qu'il faut prévoir l'imprévisible. Et si nous assistions à des bouleversements politiques en France et en Allemagne ? Les Italiens voteront-ils contre la réforme du Sénat lors du référendum programmé le 4 décembre ? Cela pourrait soulever de sérieuses questions sur l'avenir de la zone euro, une issue qui n'est absolument pas reflétée par les cours actuels des marchés périphériques européens. Prédiction 4 : la Banque centrale européenne Une présidence Trump fera baisser les échanges commerciaux avec l'Europe. La fragile reprise observée en Europe pourrait s'en trouver fragilisée. Il est trop tôt pour parler d'un désengagement de la Banque centrale européenne (BCE). Cette dernière prolongera son programme d'assouplissement quantitatif en fin d'année après avoir procédé à quelques ajustements. Prédiction 5 : les robots Trump ne construira peut-être pas de mur . Quand bien même il le ferait, ce mur ne ferait pas obstacle aux robots dans les entreprises. Leur nombre devrait doubler d'ici 2020 pour atteindre 2,5 millions d'unités. Outre l'excès d'épargne en Asie (qui régresse, mais demeure significatif), les robots sont le facteur qui pèse sur l'inflation et les rendements obligataires. Si ces derniers ont tendance à remonter, ils ne retrouveront pas leur niveau d'avant-crise. (Source : Les Echos)