«Ça colle », une exposition qui donne à voir l'ensemble des collages réalisés par les artistes plasticiens : Hamda Dniden, Fethi Ben Zakour, Zied Lasram, Rachida Amara, Zouhour Gargouri, Bessma Haddaoui et Fethi Aissaoui à la galerie Kalysté à La Soukra. «Ça colle», sous cette appellation, une exposition originale a eu lieu à la galerie Kalysté, à travers laquelle plusieurs concepts sont développés. Une série de tableaux réalisés par des artistes plasticiens tunisiens témoigne d'une grande réflexion sur les interactions entre le sujet et la technique. Les artistes collagistes, Hamda Dniden, Fethi Ben Zakour, Zied Lasram, Rachida Amara, Zouhour Gargouri, Bessma Haddaoui et Fethi Aissaoui nous font découvrir des collages originaux, révélant un autre aspect du travail plastique basé sur des recherches esthétiques d'assemblage de formes ou d'effets. A travers une représentation picturale de papiers superposés puis déchirés, soigneusement collés et traités, mêlant un nombre de sujets : femme, nature morte, portraits, etc., les artistes nous invitent, chacun à sa manière, de plonger dans un univers riche et particulier. Les pièces collées sont sélectionnées, adaptées et entrent dans la composition de la toile, elles apportent souvent une matité et un aplat de couleur invariable. Entre figuration et abstraction, le tableau se crée dans le tableau : chaque toile est un cadrage particulier dans lequel s'organisent des mini-paysages, comme si le spectateur opérait des zooms dans des parties du tableau. Parfois encore des ingrédients interviennent pour composer la toile : pièce de toile ou de tissus peints, trame de sérigraphie, papiers marouflés sur la toile... Dans quelques œuvres, c'est à partir d'un chaos que la toile s'organise : coups de pinceaux, coulures abondantes, puis au bout d'un moment, la tempête se calme et tous les éléments prennent leur place pour produire une image apaisée... Techniques mixtes : acryliques, huiles, pigments, collages, créent des espaces qui prennent de la matière au fil des grattages, des ajouts, des brossages, des déchirures. Dès lors, les couleurs peuvent s'inter-réagir, se communiquer, s'opposer et s'accorder : le noir et le blanc surtout, mais aussi parfois le rouge et le jaune et l'orange. Les artistes créent leurs œuvres en collant, déchirant et appliquant des aplats de couleurs en surface pour produire des textures faites de peinture, de dessin et de papier. Dans certaines œuvres, les êtres humains qui animent les collages se confondent, dans un désordre assumé, avec les dessins ou les traits qui complètent l'ensemble de l'œuvre. Plusieurs histoires sont racontées simultanément, chaque morceau délimité par des déchirures dévoilant ce qui se cache en dessous. Dans une même œuvre se côtoient des scènes indépendantes, chacune sur une surface déchirée, puis soigneusement collée. Face à ses œuvres, le spectateur est confronté à un ensemble apparemment arbitraire de fragments, comme devant une énigme à résoudre, une image à interpréter, et chaque lecture leur confère un sens nouveau. C'est l'un des aspects du travail de montrer que la libre-interprétation dépend de l'observateur, qu'elle est fragile et fugace, variable avec le temps, les circonstances et les individus. Il appartient à chacun d'aller forger sa propre idée dans la richesse de ces œuvres qui égayent le grand hall de la galerie jusqu'au 26 novembre prochain.