Hamda Dniden, égal à lui-même, décline son éternel hommage à la femme et la féminité : déesse tutélaire, mère nourricière, icône de séduction, magicienne protectrice, reine en majesté, statue d'argile, totem prophylactique, elle est toutes les femmes à la fois, issue de l'imaginaire collectif, de l'inconscient et du conscient de chacun. Retrouver Hamda Dniden sur les cimaises d'une galerie, généralement la même d'ailleurs car cet artiste est affligé d'un mal fort rare de nos jours, la fidélité, est toujours un plaisir réel. Un plaisir devenu assez rare en ces temps d'art conceptuel où l'appréhension d'une œuvre relève davantage de l'analyse politique, du rébus philosophique, du mantra sociologique que de l'esthétique, de l'émotion et du plaisir. Hamda Dniden, égal à lui-même, décline son éternel hommage à la femme et la féminité : déesse tutélaire, mère nourricière, icône de séduction, magicienne protectrice, reine en majesté, statue d'argile, totem prophylactique, elle est toutes les femmes à la fois, issue de l'imaginaire collectif, de l'inconscient et du conscient de chacun. Mais la première de toutes, celle à qui chaque exposition est dédiée, celle dont le portrait est le premier accroché est la mère de l'artiste, toujours présente sur les cimaises, et dont le regard assure tous les succès. La femme chez Hamda Dniden est, certes, un thème récurrent, mais elle est aussi un support esthétique. On la voit, au fil des ans, car l'exposition de la galerie Kalysté couvre près d'une vingtaine d'années du parcours de l'artiste, on la voit se détacher de la pure figuration, se fondre dans une structure élaborée, se mêler aux collages, jouer les transparences, les superpositions, les accumulations, les fondus enchaînés. Elle devient élément, majeur certes, d'une construction, partie d'une compression, pièce d'un puzzle. Mais élément tout de même d'une démarche esthétique qui tend vers une abstraction plus ou moins assumée. Là où Hamda Dniden remet les pieds sur terre pour notre plus grand plaisir, c'est dans l'explosion de couleurs et de sensualité de ses natures mortes. Toniques, éclaboussées de couleurs, mordantes de vie et de saveur, lumineuses, explosives, elles enchantent le regard et taquinent le palais. On a pu retrouver du Arcimboldo dans son inspiration, avec la simplicité du plaisir en plus. Ne manquons pas de nous arrêter également, au rythme de ces cimaises, sur le très bel ensemble de dessins que présente l'artiste. L'art du dessin n'est pas le plus prolifique chez nous. Aussi ne pouvions-nous manquer de le signaler. Hamda Dniden dessine comme il tiendrait un journal : tous les jours, sans exception. Et la valse de ses personnages est des plus réjouissantes. La formule peut être éculée, mais nous n'hésitons pas à l'employer : cette exposition est à ne pas manquer.