Sous le haut patronage et en présence du président de la République, Béji Caïd Essebsi, inauguration hier de l'exposition «Lieux Saints partagés». Une exposition phare dédiée aux partages religieux en Méditerranée, regroupant des chefs-d'œuvre et d'objets rares appartenant aux trois religions monothéistes au Musée national du Bardo. Le prestigieux Musée du Bardo rappelle une fois de plus au privilège de la vie, du partage et de la tolérance. Un lieu devenu symbolique par sa résistance contre toute forme de haine et d'obscurantisme. C'est dans ce même espace qu'a eu lieu l'inauguration hier d'une exposition d'envergure «lieux saints partagés» produite par le Musée national des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée (Mucem) à Marseille. Une inauguration prestigieuse dans le hall du Musée du Bardo et devant la fresque qui immortalise les noms des victimes des attentats du Bardo. En présence du président de la République Beji Caïd Essebsi et de plus de deux cents personnes présentes appartenant aux délégations étrangères : France,Suisse, Egypte, Bengladesh, Arabie Saoudite, Amman, Jordanie entre autres, Hassen Arfaoui, conseiller des affaires culturelles auprès de la Présidence, a lu la déclaration de Tunis contre le terrorisme. L'hymne national retentira ensuite dans le grand hall du Bardo. Le ministre des affaires culturelles Mohamed Zine El Abidine interviendra ensuite pour inscrire le projet dans la lutte contre le terrorisme mais pour rappeler aussi la tradition multiculturelle de la Tunisie qui a accueilli les trois religions monothéistes en rappelant qu'il s'agit aussi de la construction de l'identité tunisienne à partir de tous ces apports. Pour sa part, l'ambassadeur de France a rappelé les débuts du projet de l'exposition avec Le Mucem avant d'évoquer les victimes des attentats de Paris et de Toulouse et en donnant la paroles à la mère de l'une des victimes de Toulouse ainsi qu'à Lassana Bathily qui s'est distingué par son acte de bravoure à l'hypercacher de Paris. L'ambassadeur a rappelé également l'importance de la collaboration entre la France et la Tunisie pour lutter contre l'insécurité et le terrorisme. Rappelons qu'après une première présentation de cette exposition en 2015 à Marseille, une nouvelle version a été créée grâce à la collaboration entre l'Institut national du patrimoine (INP), le Musée national du Bardo et le Mucem. L'exposition met la lumière sur un sujet d'actualité des plus sensibles par rapport au «vivre-ensemble» en Méditerranée que sont les identités religieuses. Face aux conflits et aux dialogues stériles qui ne cessent de décliner vers l'insoutenable, l'exposition se veut le témoin d'un phénomène religieux, peu connu du grand public, mais très présent en Méditerranée : les lieux saints partagés par des fidèles de religions différentes. A travers des œuvres significatives provenant d'institutions ou de collections privées internationales et de l'ensemble des musées tunisiens, des œuvres d'art, des objets du quotidien, des films et des photographies montrant les grandes figures et les lieux saints partagés par les monothéismes en Méditerranée, l'exposition invite le visiteur à découvrir l'ensemble des comportements religieux des populations méditerranéennes, basés sur le partage et l'échange entre communautés religieuses. En faisant découvrir des lieux, des figures et des pratiques, cette exposition est conçue comme une invitation à parcourir cette Méditerranée inédite, à prêcher la paix et la tolérance tout en faisant face à la montée du fondamentalisme et l'obscurantisme. Une exposition qui vaut absolument le détour et qui durera jusqu'au 12 février. Nous y reviendrons.