Censé être correctif, ce mercato s'est transformé en un second mercato où les agents des joueurs et les joueurs mis à l'écart sont les plus grands bénéficiaires. Très bientôt commencera le mercato hivernal, ou la deuxième période des transferts. Après le mercato estival, un mercato plus dynamique et plus pesant en termes d'enjeux financiers, nous voilà devant un mercato dit de «correction» en Europe où les clubs cherchent à ajuster leurs choix faits en été ou à dénicher une opportunité pour colmater une brèche de l'effectif. Ce n'est pas donc un marché aussi intense et dynamique, en termes de montants et d'intérêt que le mercato estival. C'est un marché de moindre importance en général, et n'a pas une forte incidence sur l'effectif et l'équilibre d'un club. Cela dit, un club peut tomber sur une bonne affaire dans ce mercato hivernal, genre un joueur qui sera en fin de contrat dans quelques mois et que son club cède pour gagner un peu d'argent, ou un joueur qui n'a pas eu la chance de jouer dans son club et qui cherche un temps de jeu dans le cadre d'un prêt. C'est aussi un marché où deux clubs peuvent collaborer sous forme d'échange ou pour préparer une transaction pendant l'été. Généralement, les joueurs de second rang, les jeunes talents à la recherche d'un temps de jeu sont les plus concernés du mercato hivernal. Pas de transactions de folie ni de négociations pénibles. On attend certainement les dernières heures dans cette période pour conclure quelques affaires. Règles faussées... Notre marché des transferts est faussé. C'est un mercato déséquilibré qui manque de transparence (les chiffres et les détails du transfert ne sont pas communiqués), de bon sens (valeur des joueurs exagérée) et de respect des délais de négociation (c'est ce qui explique les montants exorbitants de certaines transactions quand le club acquéreur prend un retard pour présenter une offre et se fait presser dans les ultimes moments). Celui hivernal ne diffère pas trop. Normalement, il est correctif et de réajustement, mais dans notre championnat, ce mercato s'est transformé petit à petit en un second marché d'été où les transactions sont nombreuses. Qu'ils soient grands ou petits clubs, ils replongent sur cette période non pour rectifier le tir et renforcer leurs rangs par un ou deux joueurs à la lumière du rendement de la première moitié de la saison, mais pour dépenser et chambarder leurs choix. L'effectif change en gande partie, l'entraîneur saute lui aussi et nous revoilà devant un début de saison. Cela concerne surtout les joueurs étrangers qui débarquent en milieu de saison souvent dans les grands clubs qui jouent pour le titre. On met les mains dans les poches pour ramener un attaquant ou un milieu qui peut permettre au club d'oublier une mauvaise transaction en été. Les agents des joueurs restent les plus grands bénéficiaires de ce mercato hivernal. Ils ramènent des joueurs que les meilleurs clubs n'ont pas pris en été, ils les proposent à des tarifs élevés et le résultat on le connaît. Les défaillances du mercato d'hiver en Tunisie témoignent des mauvais choix du mercato estival. On planifie mal les recrutements, on change d'entraîneur et de politique sportive en milieu de parcours, et; pour atténuer la colère des supporters, on se rue vers le mercato au moment où les bonnes affaires sont rares. Côté clubs mal classés, ce mercato peut être une aubaine. Ils sautent sur les joueurs des grands clubs qui ne font plus l'affaire, ils tombent aussi sur des occasions de prêt qui vont leur permettre d'affronter tranquillement la lutte pour le maintien. Un mercato encore à entretenir et à réglementer.