Le mercato hivernal est un marché complémentaire. Mais à quel prix pour certains clubs qui croulent sous les dettes Normalement, le mercato d'été sert à ficeler les bonnes affaires pour entamer la saison dans les meilleures conditions. Chaque club trace ses objectifs et a ses ambitions. Puis, la saison démarre et plus les entraîneurs se rendent compte au fil des journées de compétition des insuffisances. Chaque coach constate les carences de son équipe et tente d'y remédier. La solution est le mercato d'hiver. Le 19 décembre est la date fatidique. Entraîneurs et présidents de clubs l'attendent impatiemment. Ils se lancent dès lors à la recherche de l'oiseau rare et des renforts susceptibles de donner une plus-value à l'équipe. Ce n'est pas facile d'y arriver. Il y a des contraintes techniques et financières. Ce sont deux handicaps majeurs à surmonter. Sont-ils vraiment des renforts ? Partir à la recherche de renforts au milieu de la saison est une opération fort délicate. Pour l'unique raison est que les meilleurs joueurs étrangers de surcroît ont déjà trouvé preneurs et se sont fondus dans le moule de leurs équipes respectives. Les clubs devront se contenter de recruter des joueurs à peine moyens, pour ne pas dire, avec toutes nos excuses, de bas de gamme. Nous les voyons sillonner nos stades et la plupart d'entre eux, sinon la majorité, ne sont pas supérieurs aux joueurs tunisiens. Et d'un. De deux, les étrangers les plus talentueux préfèrent le Vieux Continent où ils sont d'ailleurs mieux rémunérés. Que reste-t-il à nos clubs dans ce cas? Des joueurs de fortune qui n'apportent finalement pas grand-chose sur le plan technique. Nos entraîneurs et présidents de clubs devraient donc s'abstenir d'effectuer des recrutements onéreux pour la plupart, sans résultat. Puis, ils auront beaucoup de difficultés à céder ensuite ces joueurs. Pourquoi le cacher aussi, nos dirigeants ont la maladie des achats. Ils préfèrent la quantité à la qualité. Le mercato d'hiver doit en principe être un marché complémentaire, de réajustement sans plus. Or, on constate que certains clubs font le grand ménage et recrutent au prix fort. Comment font-ils au juste, étant donné qu'ils croulent sous les dettes ? D'une part, certains menacent de se retirer de la compétition, faute de moyens, et attendent les subventions de l'Etat pour survivre, mais se jettent d'un autre côté dans des opérations de transfert fort coûteuses. Cela s'appelle vivre au-dessus de ses moyens. Et le résultat final est connu d'avance. Le verdict sera dur à digérer, puisque ces mêmes clubs n'échapperont pas au purgatoire. Tout le système est donc à revoir, et au risque de nous répéter, les lois actuelles de notre football ne vont pas de pair avec la réalité du temps. De quel professionnalisme parle-t-on en Tunisie quand les lois qui régissent notre compétition datent d'antan et que nos clubs n'ont pas de moyens de subsistance et de ressources fixes. La tutelle, l'Etat précisément, devrait se pencher sur le sujet et aider les clubs à monter des sociétés anonymes ou à responsabilité limitée. Il y gagnerait beaucoup. Quand on voit des clubs investir le mercato hivernal et qui ont des dettes envers la Cnss par exemple pour défaut de paiement, on se pose des questions.