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Dr Yassine Ben Ahmed (médecin de l'EST) : «Blessures graves et fréquentes» Dossier : L'infrastructure répond-elle aux normes d'un championnat professionnel ?
Ancien footballeur et médecin sportif exerçant depuis l'an 2000, notre interlocuteur décortique le type de blessures contractées sur les terrains en tartan et de mauvaise qualité. «Je pratique la médecine sportive depuis la saison 2000/2001 jusqu'à ce jour à l'Espérance Sportive de Tunis avec un passage à l'Avenir Sportif de La Marsa lors de la saison 2006/2007 et une expérience d'une saison aussi au club émirati d'Al Ahly lors de l'exercice 2007/2008. Je suis également un ancien footballeur.J'ai endossé le maillot de l'Espérance de Tunis durant la saison 1990/1991. J'ai porté par la suite les couleurs de l'ASM de 1992 à 1998. De mémoire de footballeur, je peux vous dire que dans les années 1990, nous avions la possibilité de jouer sur des terrains de bonne qualité à Kairouan, El Menzah, Zouiten, Sousse, Sfax, Biezte, Hammam-Lif, La Marsa, Béja et Monastir. Ces stades disposaient de pelouses dignes d'une première division. Pour être explicite, on peut distinguer deux types de blessure : par mécanisme direct suite à un contact avec l'adversaire et par mécanisme indirect sur un terrain en mauvais état, bosselé et dont le gazon est de mauvaise qualité. Les blessures par mécanisme indirect peuvent être contractées sur les terrains en tartan, première génération, qui sont durs. Ce genre de terrains provoque différentes lésions: les entorses de la cheville ou du genou (allant de la simple entorse à la rupture des ligaments croisés), les lésions tendineuses, les pubalgies, les contractures musculaires,les lombalgies, etc. Sur ce genre de terrains, on peut se tordre la cheville ou le genou suite à une réception du ballon, un saut tout à fait normal ou même suite à un changement de direction banal, les appuis étant très mauvais sur les pelouses lourdes. Psychologiquement, les joueurs craignent les blessures sur les terrains synthétiques, ce qui peut aggraver leur état physique. Concernant les blessures qui se produisent suite à un contact avec l'adversaire, elles peuvent survenir sur un terrain de bonne qualité, c'est vrai, mais elles sont plus fréquentes sur les pelouses de mauvaise qualité. Car un terrain en mauvais état rend le contrôle de la balle difficile, ce qui incite l'adversaire à s'engager davantage pour la récupérer. De surcroît, le contact est forcément plus violent. D'ailleurs, les blessures sont beaucoup plus fréquentes sur les terrains synthétiques et en mauvais état. A se demander comment notre infrastructure a pu régresser depuis les années 1990 alors que c'est le contraire qui aurait dû se passer! Aujourd'hui, les stades disposant de pelouses de bonne qualité, dignes de la Ligue 1, se comptent sur les doigts d'une main. Ne parlons pas de la Ligue 2 et des divisions inférieures».