Avec l'état calamiteux de nos différentes pelouses, il n'est pas étonnant que le plus clair des atteintes de nos athlètes soient des entorses. Notre quotidien à nous autres les sédentaires n'est pas pour autant épargné de telles lésions. Un pied pris dans un tapis, un sol inégal, une ornière, et le tour est joué : on s'en mêle les pinceaux contractant au passage une foulure. A une torsion de la cheville, le ligament veillant à sa stabilité peut soit résister et la préserver, soit se distendre voire se rompre si le mouvement a été très ample ou très violent, et c'est l'entorse. Trois types d'entorses sont en général possibles : la bénigne, la moyenne et la grave. Elles ont toutes trois la douleur comme dénominateur commun. Chose curieuse, cette dernière est beaucoup moins intense lors de l'entorse grave comparée à la bénigne. Facteur trompeur induisant très souvent en erreur l'entourage et retardant de facto la prise en charge idoine et rapide de la blessure.
L'entorse bénigne : Le ligament ou cordelette a juste été étiré sans distension notable. Les récepteurs nerveux qu'il renferme ont été fatalement traumatisés et endommagés. Le cerveau en est immédiatement informé d'où la perception de la douleur. Ces intrications nerveuses complexes justifient pleinement le traitement de toutes les entorses bénignes. Car une reprise de l'activité sportive précoce, avant la sédation totale de la douleur et sans une rééducation rigoureusement planifiée est des plus risquées. Le péril majeur dans l'affaire est constitué par une récidive plus violente et autrement plus grave.
L'entorse moyenne : Sans entrer dans l'énumération fastidieuse de certains détails, contentons nous d'avancer que dans pareil cas, deux éléments sont touchés. En plus des quelques filaments ligamentaires ayant cédé, la poche articulaire ou capsule est dilacérée. Faut il rappeler que ce sac contient un liquide ou huile (la synovie) appelés à lubrifier et à lutter contre les frottements durs lors des glissements articulaires. Suite à une agression mécanique, un gonflement notable de l'articulation se produit. Il résulte de l'épanchement de la synovie à ce niveau. L'immobilisation est souvent indiquée ; mais elle doit tenir compte de deux facteurs importants : elle ne doit en effet être ni insuffisante, ni trop stricte et prolongée.
L'entorse grave ou maligne : Ce coup-ci, l'affaire est grave et se présente très mal. La totalité de la cordelette a cédé et la rupture s'étend sur tout un coté de la capsule. Le sang s'écoule à l'intérieur de l'articulation qui augmente rapidement de volume, c'est l'hémarthrose. Il fuit également sous la peau lui conférant un aspect bleuté caractéristique, c'est l'ecchymose. Un caillot sanguin finit par s'interposer entre les deux bouts distal et proximal du ligament rompu. Son évacuation rapide conjuguée à une immobilisation assez longue peuvent sauver l'avenir de l'articulation. Dans le cas contraire, il y a un risque d'absence de recollement ou d'allongement ligamentaires. Et c'est la redoutable laxité au pronostic péjoratif de s'installer suite à certain laxisme à agir en temps et heure idoines. L'articulation n'est plus stable, et de nouvelles torsions de se produire à tout bout de champs.