L'ASM a le temps pour revenir sur des bases solides (Photo ASMarsa) L'euphorie de l'accession ne doit pas faire oublier aux responsables marsois que c'est maintenant que la saison prochaine se prépare et que c'est aujourd'hui que l'avenir du club sur le moyen et le long terme se construit. La Presse — Ils ne sont restés qu'une saison en Ligue 2. Les Marsois ont retrouvé, samedi, leur place parmi l'élite, après avoir assuré leur accession en Ligue 1 à la faveur de la nette victoire remportée devant le CS Msaken sur le score (2-0). Les artisans de la victoire de l'accession sont Bilel Touati qui a ouvert le score à la 37' avant qu'Othman Karoui ne double la mise en transformant un penalty à la 76'. Outre cette nette victoire remportée face au CS Msaken, les Marsois ont surtout profité de l'effondrement de Jendouba Sports vers la fin pour renverser la situation en leur faveur. Ceci dit, les deux buts marqués samedi et les trois points obtenus contre le CS Msaken sont les plus précieux cette saison. La Marsa chante et danse Sur le boulevard de La Marsa, la nuit a été longue samedi. Jeunes et moins jeunes, femmes et hommes, sont descendus fêter l'accession. Et comme l'euphorie est contagieuse, tous les quartiers de la ville, de Lahouech jusqu'à la place mythique du Safsaf, ont été de la fête. Toute La Marsa a chanté et dansé samedi soir au rythme du retour de l'équipe de football en première division. C'est tout de même la place naturelle de l'ASM, cette grande école de football. Un grand club réputé pour être spécialiste de Dame coupe et jouant les outsiders en championnat. Ce n'est qu'un ordre retrouvé et pas un énorme exploit. Eviter de nouveaux revers... Ce statut de spécialiste de la Coupe de Tunisie et d'outsider en championnat, la formation marsoise l'a perdu cette dernière décennie durant laquelle elle a passé 7 ans dans les divisions inférieures. C'est que si l'ASM vient de retrouver la Ligue 1 après une saison passée en deuxième division, le club a passé 5 autres années en Ligue 2 et une année en Ligue 3 entre 2017 et 2023. Pour éviter de nouveaux revers dans le futur, l'avenir se construit aujourd'hui. Un avenir que les responsables doivent préparer sur le court, mais aussi le moyen et long termes. Le court terme touche essentiellement la préparation de la prochaine saison. En ce sens, le choix de l'entraîneur, si on va garder Ameur Derbel ou on va désigner un autre technicien, doit se décider cette semaine. Cela doit se faire maintenant pour attaquer tôt la préparation d'intersaison et effectuer les recrutements nécessaires avec des profils de joueurs qui ont l'expérience de la Ligue 1, au moins un par compartiment. La formation, ce levier oublié ! En ce qui concerne le moyen et le long termes, il y a d'abord le volet sportif qui repose sur le levier de la formation. Un levier qui, durant les années de gloire de l'Avenir Sportif de La Marsa, a constitué son ADN et sa marque de fabrique. Historiquement, l'ASM est un club formateur et à chaque période où la formation et le travail dans les catégories des jeunes ont connu des défaillances, le club banlieusard en paye les frais. Le centre de formation d'El Krima doit vite retrouver une place de choix dans la stratégie de la section de football afin d'alimenter régulièrement et sur le long terme l'équipe première, mais aussi pour alimenter les caisses du club en transférant les jeunes talents à d'autres clubs. Un système qui a fonctionné à merveille pendant de longues années même si, de nos jours, il est impératif de trouver des recettes fixes, outre les revenus des transferts de joueurs formés au club. Bref, il y a toute une stratégie à mettre en place si les dirigeants marsois veulent éviter de nouveaux va-et-vient entre la Ligue 1 et la Ligue 2. Il est impératif d'apprendre des erreurs du passé, de faire retrouver au club son identité et le doter de moyens financiers qui soient à la hauteur de ses ambitions. Il ne faut pas se voiler la face: le football d'aujourd'hui est avant tout une question d'argent, beaucoup d'argent. Par ailleurs, les clubs qui ont échoué vers la fin en Ligue 1 cette saison ont tous un point en commun : des caisses pratiquement vides. La fête est totale à l'ASM, mais, en même temps, on doit parer aux problèmes qui ont fait mal au club au passé.