Le président de la République, Kaïs Saïed, a présidé hier jeudi au palais de Carthage une réunion du Conseil des ministres, au cours de laquelle il a réaffirmé la nécessité de poursuivre une véritable révolution législative, en particulier dans le domaine social. Dans son allocution d'ouverture, le chef de l'Etat a insisté sur le rôle fondamental de la stabilité sociale, première condition à la création durable de richesse. Il a souligné l'impératif de renouveler la pensée législative, en adoptant une approche militante tournée vers la satisfaction des aspirations du peuple tunisien. Le président a mis l'accent sur la clarté et l'efficacité du projet de décret interdisant la sous-traitance, appelant à la dissolution de la Société des services de télécommunication et à l'intégration directe des agents concernés dans leurs postes, pour mettre fin à ce qu'il a qualifié de « servitude déguisée » dans le secteur public. Kaïs Saïed a en outre réitéré sa position ferme contre les demi-mesures, affirmant que la guerre menée est une guerre de libération nationale qui doit englober tous les secteurs et toutes les régions du pays. Il a rappelé les slogans de la révolution et les dispositions de l'article 17 de la Constitution qui garantit la coexistence harmonieuse entre les secteurs public et privé sur la base de la justice sociale. Le président a aussi insisté sur le fait que le respect des droits des travailleurs est la clé pour stimuler l'investissement, dénonçant les lois « sur mesure » qui ont favorisé une économie de rente au détriment d'une véritable croissance. La réunion a également longuement abordé la situation des travailleurs des zones industrielles, mettant en avant la nécessité de trouver de nouvelles solutions pour ceux victimes de la pauvreté, de la misère et du chômage prolongé, conséquences de politiques les ayant exclus de leur droit à un emploi digne et rémunéré équitablement. Par ailleurs, le Conseil a discuté de nouvelles mesures pour réformer les caisses sociales, afin qu'elles retrouvent leur équilibre financier et remplissent pleinement leur mission dans des conditions optimales. Le président a appelé à la réduction du nombre d'institutions publiques coûteuses et inefficaces, estimant que les ressources ainsi économisées devraient être réaffectées au recrutement dans des structures performantes, bénéfiques à la fois pour les employés et pour l'ensemble du pays. Le Conseil a en outre insisté sur la simplification des procédures pour la création d'entreprises privées, aujourd'hui freiné par les cartels, au risque de plonger les porteurs de projets dans le découragement. Kais Saied a rappelé que ce modèle entrepreneurial a fait ses preuves dans de nombreux pays, profitant à toute la communauté nationale. Finalement et non moins important, le président de la République a renouvelé son appel à intensifier la lutte contre la corruption, soulignant que la croissance réelle ne peut se faire que dans des institutions transparentes, animées par un engagement sans faille. Il a dénoncé l'image exagérée d'une Tunisie en crise permanente, alors que le pays dispose de nombreuses richesses et compétences de haut niveau. Le chef de l'Etat a conclu en mettant en garde contre les campagnes prématurées et électoralistes qui alimentent le pessimisme. Il a assuré que le peuple tunisien, fort de son histoire et de ses sacrifices, ne cédera ni au découragement ni au fatalisme, et qu'il ne s'acceptera que la victoire.