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Ce qu'oublient nos confrères du Figaro
Tunisie-Europe — Terrorisme
Publié dans La Presse de Tunisie le 25 - 12 - 2016

Et puis la question revêt désormais une dimension internationale. En fait, la réalité géopolitique internationale pèse désormais lourdement en Tunisie. Témoins, les derniers développements à Alep et Riqqa en Syrie, à Mossoul en Irak et à Syrte en Libye. Daech y est en train de battre en retraite et des pans entiers de ses troupes se vaporisent dans la nature. Sans oublier des attentats terroristes d'envergure en Europe commis par des terroristes tunisiens. Aussi bien à Nice le 14 juillet dernier qu'à Berlin cette semaine, des attentats meurtriers avaient été commis par des terroristes tunisiens.
Du coup, les esprits s'échauffent. Outrancièrement, il va sans dire. Le Figaro, prestigieux journal français réputé raisonnable, titrait pourtant il y a deux jours «La Tunisie, ce vivier du terrorisme mondial». L'article, pour le moins outrageant et écrit à l'emporte-pièce, commence ainsi : «Le pays s'impose comme le plus grand exportateur de jihadistes au monde. La tunisie est donc une fois de plus montrée du doigt. Après Mohamed Lahouaiej Bouhlel, l'auteur de l'attentat de Nice, c'est à nouveau l'un de ses ressortissants, Anis Amri, qui a été tué vendredi matin à Milan après trois jours de cavale, pour avoir foncé avec un camion sur un marché de Noël de Berlin. Ce nouvel attentat, également revendiqué par l'Etat islamique, vient rappeler le poids démesuré qu'un petit pays d'environ 10 millions d'habitants a pris dans le terrorisme international. Rapporté au chiffre de sa population, la Tunisie est le premier exportateur de jihadistes au monde. Plus de 5.000 de ses ressortissants sont partis sur les zones de combat d'Irak, Syrie et Libye. Plus de 800 sont revenus au pays. Et, à l'évidence, parmi les jihadistes tunisiens, un certain nombre sont susceptibles de frapper en Europe».
Il va sans dire que nos confrères du Figaro oublient que des milliers de combattants européens, dont des centaines de jeunes Français, sont toujours enrôlés dans les troupes terroristes au Proche-Orient et ailleurs. Ils oublient ou feignent d'oublier aussi que de prestigieux médias européens et français ont carrément soutenu les terroristes en Syrie. Bien pis, M. Laurent Fabius, alors ministre français des Affaires étrangères, avait estimé, en décembre 2012, que «le Front Al-Nosra fait du bon boulot» en Syrie alors même que cette organisation jihadiste syrienne venait d'être classée terroriste par les Etats-Unis. Le même journal Le Figaro en avait fait état dans un article intitulé «Des Syriens demandent réparation à Fabius», mis en ligne le 10 décembre 2014. Et le 31 août 2013, sur ordre du président François Hollande, les avions de combat Rafale français s'apprêtaient à bombarder la Syrie, en appoint des organisations terroristes agissant au sol, avant d'en être empêchés in extremis par le président américain Barack Obama (lire à ce propos l'article de Vincent Jauvert intitulé «Comment Hollande avait prévu de frapper la Syrie», publié dans Le Nouvel-Observateur du 29 septembre 2013).
Autant d'éléments factuels et compromettants. Pourtant, cela ne signifie guère que l'Europe, ou la France, puissent être assimilées à des «viviers du terrorisme international», même si l'on est tenté d'y souscrire ne fut-ce que par analogie.
Le terrorisme n'a pas de pays. Il est par essence international. Il ratisse large, ici comme ailleurs. Ici et ailleurs également, les incuries des forces de sécurité peuvent apparaître au grand jour. Pas plus tard qu'hier, M. Peter Frank, le chef du parquet antiterroriste allemand, a indiqué que les enquêteurs allemands doivent d'abord tenter de reconstituer le parcours exact du Tunisien Anis Amri depuis Berlin, où il avait commis l'attentat, jusqu'à Milan, où il a été abattu trois jours plus tard. Les médias allemands s'interrogent : comment Anis Amri est-il parvenu à quitter l'Allemagne au nez et à la barbe de toutes les polices du pays ? Les questions fusent aussi sur l'efficacité du dispositif de sécurité mis en place par la police allemande après l'attentat.
Tunisiens, Européens et responsables du monde entier doivent agir ensemble, par-delà les prismes déformants. Rien ne sert d'incriminer les autres et de camper les saintes nitouches. Nous sommes tous logés à la même enseigne, face aux mêmes ennemis.
Georges Bernanos l'avait si bien écrit : «Le scandale n'est pas de dire la vérité, c'est de ne pas la dire tout entière, d'y introduire un mensonge par omission qui la laisse intacte au dehors, mais lui ronge, ainsi qu'un cancer, le cœur et les entrailles.»


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