Le successeur de Sahli, les autres renforts à effectuer, la gestion de la section football, tant de dossiers urgents à régler pour Mohsen Trabelsi et son bureau élu avant le coup d'envoi du championnat. La Presse — Quelques semaines après son investiture, le bureau directeur de Mohsen Trabelsi n'a pas vraiment vécu une période facile. C'est même une succession de contretemps, de nouveaux litiges apparus soudain et, le plus important, une certaine incapacité à trancher les dossiers de la première équipe de football. Les échos n'étaient pas favorables du tout. L'ambiance dans les vestiaires clubistes, la qualité des recrutements, Mohamed Sahli et sa manière de gérer ses joueurs, tout présageait un changement. Avec en plus des recrutements avortés et une influence externe de la part d'ex-dirigeants pour saboter quelques opérations (et franchement, c'est une défaillance criarde des nouveaux dirigeants qui devaient prendre tout en compte), le décor n'était pas planté. On sentait de la tension, de l'hésitation à avancer et à reconstruire une équipe pour dépasser l'échec de la saison dernière. Si les moyens financiers sont maintenant disponibles après les fonds injectés par le mécène Fergie Chambers, la manière de gérer les affaires de l'équipe semble aussi arbitraire et inefficace que les dernières saisons. Les changements opérés avec le départ de l'équipe de Heykel Dkhil, et notamment Hamed Mbarek qui était l'homme discret et puissant qui dirigeait tout, la saison dernière (et à qui on impute certains problèmes actuellement) n'ont pas apporté jusque-là un bond qualitatif ou du moins une amélioration même minime. On a toujours des problèmes interminables à chaque saison. Sahli a tout fait pour partir L'info, communiquée par une radio de la place, sur le licenciement de Mohamed Sahli n'était pas inventée. C'est même un proche de Sahli qui l'a transmise. Ce qui s'est passé par la suite, avec le démenti officiel du club, était un autre dérapage. Une sorte de confusion dans lequel se trouve le CA actuellement. Il y a, d'un côté, le mécène américain, premier bailleur de fonds, et son conseiller et porte-parole officieux sur les réseaux sociaux, et il y a, de l'autre, le bureau directeur avec Mehdi Miled, l'homme qui se trouve sur le terrain et qui gère les affaires du football. Et entre les deux, il n'y a pas de coordination claire. Mohamed Sahli, protégé par Fergie Chambers qui l'a nommé après que Dkhil l'a ramené en fin de saison en vue d'être directeur sportif, n'aura pas fait l'unanimité. Conseiller, directeur sportif puis entraîneur, il a multiplié les casquettes sans convaincre. On lui reproche beaucoup de choses : des entraînements légers, un ton très dur avec les joueurs, un staff technique choisi pas assez fourni, une insistance bizarre sur certains joueurs de l'USM qu'il veut ramener à tout prix et une ambiance pas sereine. Sa gestion des relations avec les joueurs était loin du compte. De plus, les échos parlent de relation tendue avec Mehdi Miled, «court-circuité» à plusieurs reprises par l'ex-entraîneur clubiste. Le dernier «coup de gueule» de Sahli et son discours agressif avec les joueurs, où il s'en est pris à tout le monde, ont été l'erreur de trop. Alors, maintenant que le contrat est signé, Sahli aura le luxe d'approcher au moins 4 salaires. Les dirigeants clubistes proposent 200.000 dinars pour clore ce dossier. Une course contre la montre Changer l'entraîneur à l'intersaison à quelques semaines du démarrage championnat, ce n'est pas un scénario favorable. C'est même un coup dur à endurer et qui demande beaucoup de tact et de réactivité pour dépasser ses effets. Le CA est aujourd'hui une équipe avec des joueurs moyens, à part quelques exceptions, et qui ne s'est pas bien renforcé. Plein de joueurs de la dernière saison chaotique sont encore là, les effets des ratages de la fin du parcours ne sont pas effacés. Donc pour un entraîneur qui débarque, ça va être une mission épineuse. Et le temps va être son premier ennemi. En deux semaines, le nouvel entraîneur devra secouer l'équipe et mettre sa touche doucement. Et si les renforts arrivent maintenant, il devra revoir beaucoup de concepts et ainsi l'équipe ne prendra forme qu'après 4 ou 5 journées. Il ne faut pas s'attendre à des miracles en ce début de saison : il y a beaucoup de temps perdu dans la désignation d'un entraîneur, dans la préparation, dans les recrutements. Il faut alors beaucoup de patience et d'indulgence pour dépasser ce qui s'est passé. Un entraîneur comme Faouzi Benzarti reste le premier favori à prendre le train en marche, lui qui connaît l'ossature de l'équipe et qui, comme à l'USM, pourrait succéder à Mohamed Sahli. En tout cas, lui ou Ben Chikha (le candidat de Mehdi Miled avec qui il a collaboré de 2007 à 2009), ça doit être un entraîneur à forte personnalité pour contenir tout ce décor kafkaïen qui n'est plus étranger au CA ces dernières années. Mohamed Mkacher reste le troisième candidat à ce poste.