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Fin de la récolte céréalière 2024-2025 : Les estimations étaient loin du compte !
Publié dans La Presse de Tunisie le 24 - 07 - 2025

La campagne céréalière de cette année touche à sa fin, livrant ainsi tous ses secrets. Toutefois, notre récolte céréalière pose toujours problème, sur fond de mécontentement et de satisfaction. Vous diriez pourquoi en est-on arrivés là, alors que la saison 2024-2025 était bien arrosée ?
La Presse — Il y a peu de temps, l'Office des céréales a dressé son bilan : 11,290 millions de quintaux déjà collectés jusqu'au 17 de ce mois, dont 7,117 millions de quintaux de blé dur, 0,548 million de quintaux de blé tendre, 2,920 millions de quintaux d'orge et 0,043 million de quintaux de triticale.
Ces chiffres en disent long !
Selon l'Office, toute cette quantité ou presque est destinée à la consommation, alors qu'à peine 6% de la récolte sont des semences dites sélectionnées dont seulement 0,582 million de quintaux de blé dur. Soit une moisson nationale mi-figue mi-raisin. En fait, on a récolté ce que l'on a semé ! Mais, comme toujours, on se trompe dans nos prévisions, avec en toile de fond des chiffres complètement erronés et encore moins réalistes. Début juin dernier, le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Agriculture, chargé des Ressources hydriques avait estimé qu' « on devrait atteindre cette saison 20 millions de quintaux au niveau national ». Et il s'est avéré que ses prévisions sont loin du compte. Sur ce point, son ministre, lui aussi, était trop optimiste : « Une bonne récolte de céréales de 18 millions de quintaux est attendue cette saison à l'échelle nationale », avait-il annoncé de fin mai dernier.
Deux chiffres aléatoires, semble-t-il, émanant d'un seul ministère pour décrire un même état de fait ! S'y ajoute, tout récemment, un troisième chiffre relevant de l'Office des céréales, contredisant les deux précédents et qui évalue la moisson à un peu plus de 11 millions de quintaux, soit 9 millions quintaux d'écart. Ce qui constitue bel et bien une marge d'erreur intolérable. Des déclarations officielles, mais qui semblent fantaisistes et dénuées de fondement. Car la réalité du terrain en dit long sur la véracité des données.
Fausse note !
Cette fausse note dénote, tout bonnement, un manque de vision anticipative et de suivi régulier du taux d'avancement de la campagne agricole. Et l'on se demande ainsi si ces résultats définitifs sont aussi fiables. A l'échelle des régions, rien ne confirme ce qui a été prévu. Le cas de Kairouan étant plus qu'évident : son délégué régional de l'agriculture avait poussé le bouchon un peu loin. Tout comme ses supérieurs hiérarchiques, il semble avoir manqué de flair, jugeant que les pronostics de la saison actuelle sont positifs. Il y a plus d'un mois, ses estimations préliminaires de la campagne céréalière dans le gouvernorat de Kairouan tablaient sur 1,3 million de quintaux, alors que les quantités collectées sont de l'ordre de 721 mille quintaux, soit un écart de presque 50%.
Le plus souvent, l'on a constaté que les paroles sont en porte-à-faux avec les actions, avec un hiatus entre l'action et le résultat abouti. Cette déficience peut avoir des répercussions négatives sur la prise de décision et la capacité à atteindre des objectifs à long terme. Sinon pourquoi doit-on préparer toute nouvelle campagne agricole et évaluer sa moisson de fin d'année?
Et si l'on s'était référé à nos céréaliculteurs en les écoutant et être à leur disposition, on aurait fait le bon compte. Interrogés, à mi-parcours de la campagne, certains parmi eux avaient, alors, tablé sur 10 millions de quintaux au total, dont 7 millions de quintaux auraient pu être collectés. Ils n'ont pas tort! « On ne se trompe pas dans nos prévisions », répond un céréaliculteur du nord-ouest, en réaction à l'actuelle récolte qu'il a qualifié de moins bonne que souhaité. « On s'est targué de collecter quelque 11 millions de quintaux, alors que ces quantités ne couvrent même pas le un tiers de nos besoins nationaux en céréales estimés à 36 millions de quintaux par an. Il faut dire que la Tunisie importe chaque année près de 30 millions de quintaux dont principalement du blé tendre pour la fabrication du pain », argue le même céréaliculteur, voulant garder l'anonymat. «On consomme beaucoup plus que l'on produit, injectant ainsi l'équivalent de 3 mille milliards de blé de consommation pour couvrir la moitié de nos besoins », s'étonne Abdelmonom Khelifi, gérant de la Stima, une société tunisienne spécialisée dans les intrants et matériels agricoles.
S'agit-il d'un choix de variété ?
Et c'est lui qui avait initié, en 2007, l'introduction, de l'Italie, des deux variétés du blé dur, à savoir « Saragolla » et « Iride », dans le cadre d'un projet de partenariat public-privé engagé avec le ministère de l'Agriculture et ses groupements agricoles régionaux. « Déjà inscrites sur notre registre variétal local depuis 2010, ces deux variétés ont déjà fait preuve de fertilité génétique, de résistance aux aléas du climat, mais aussi de bonne qualité boulangère », témoigne Radhouane Bouguerra, céréaliculteur exploitant quelque 30 hectares de blé dur en irrigué. Il s'est dit fidèle aux deux variétés précitées.
Sur l'incapacité à avoir une récolte assez suffisante, Khelifi revient sur les préparatifs de la campagne, se focalisant sur le bon démarrage des semis, la qualité variétale des semences utilisées et les conduites culturales à adopter. Pour lui, la variété de blé ensemencée peut faire la différence. « Concernant le blé dur, Saragolla et Iride ont fait vite école », souligne-t-il.
Et maintenant que les dés sont jetés, faudrait-il revoir nos moyens de planification ? Car, de 20 millions de quintaux attendus à seulement 11 millions de quintaux collectés, il y avait, certes, une navigation à vue ayant impliqué une décision imprécise et puis inefficace. Cela dit, il y va de la politique de gestion de la chose agricole qui pourrait mettre en question notre autosuffisance en blé dur, comme enjeu présidentiel ambitieux pour réduire la dépendance aux importations de cette céréale vitale, notamment pour la production de couscous et de pâtes, aliments de base dans le pays. D'où il importe de relever ce défi, gage de sécurité alimentaire.


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