Deux Tunisiens parmi les victimes Le Consulat de Tunisie à Istanbul œuvre à accélérer le rapatriement des corps Au moins 39 morts de différentes nationalités et 65 blessés Le réveillon a été ensanglanté en Turquie. Au moins 39 personnes ont été tuées et 65 blessées dans une attaque à main armée dans une discothèque à Istanbul. Le gouverneur de la ville, Vasip Sahin, a immédiatement parlé d'une «attaque terroriste». «D'une façon sauvage et impitoyable, il a mitraillé des personnes qui étaient simplement venues célébrer le Nouvel An», a-t-il déclaré. Deux Tunisiens ont été tués dans l'attaque, a annoncé, hier, le ministère des Affaires étrangères qui a condamné l'attentat terroriste lâche qui a ciblé une autre fois des civils innocents, présentant ses condoléances aux familles des victimes et souhaitant prompt rétablissement aux blessés. «La Tunisie exprime son entière solidarité avec le peuple turc frère et affirme son soutien total aux mesures engagées par le gouvernement turc pour garantir la sécurité de son pays», lit-on de même source. Une cellule de crise a été créée en coordination avec l'ambassade de Tunisie à Ankara et le Consulat général d'Istanbul. Cette cellule se chargera du suivi et de l'accompagnement des Tunisiens se trouvant en Turquie, précise la même source. «Nous confirmons le soutien de la Tunisie au gouvernement turc dans toutes ses mesures prises pour préserver la sécurité de son pays», a souligné la même source. La Tunisie réitère son appel à la communauté internationale pour renforcer la coordination en vue de faire face au phénomène transfrontalier du terrorisme et en tarir les sources, souligne le communiqué. L'attaque du «Père Noël» ? Selon les témoins, ce serait au moins un homme déguisé en Père Noël qui a ouvert le feu sur la foule dans la célèbre discothèque du quartier d'Ortakoy du district de Besiktas — Reina — d'Istanbul (Turquie) lors des célébrations du Nouvel An. Le ministre turc de l'Intérieur, Suleyman Soylu, a déclaré que l'auteur de l'attaque contre la boîte de nuit à Istanbul est un seul individu, soulignant que les efforts se poursuivent afin de l'arrêter. Soylu a déclaré à la presse, au terme d'une visite rendue aux blessés dans l'attentat, dans un hôpital d'Istanbul que «l'assaillant a fait irruption dans le club, et a ouvert le feu sur les clients, puis a tenté de sortir après avoir changé de vêtements». Selon les médias turcs, il y avait entre 700 et 800 personnes à cette soirée du Nouvel An. Selon la chaîne d'information NTV, plusieurs personnes ont plongé dans le Bosphore pour échapper aux coups de feu. Incertitude sur le nombre de tireurs Certains médias turcs parlent d'un unique assaillant mais d'autres évoquent plusieurs tireurs. Des témoins ont rapporté avoir entendu les assaillants crier quelque chose en arabe, selon l'agence de presse Dogan. Sur des images de surveillance, dont des extraits ont été diffusés par les médias, il semble porter une tenue normale, mais avec un bonnet de Noël sur la tête. Cependant, le PM turc a démenti que l'assaillant soit entré déguisé en Père Noël, soulignant que c'était un terroriste armé. «L'auteur de l'attaque a profité du chaos qui régnait sur les lieux. Il y a abandonné son arme et s'est éloigné. Nous évaluons toutes les hypothèses et poursuivons minutieusement l'enquête», a-t-il affirmé. Des Saoudiens, des Indiens, une Israélienne... En plus du couple tunisien, des ressortissants de France, de Jordanie, du Maroc, d'Arabie Saoudite, du Liban et de Libye figurent parmi les victimes, selon la ministre turque de la Famille, citée par l'agence progouvernementale Anadolu, qui n'a pas donné de chiffres par pays. Une Israélienne a été tuée et une autre blessée, selon le ministère israélien des Affaires étrangères. Des rapports non confirmés indiquent que 3 ou 4 employés du club figurent parmi les 5 victimes turques. Les ministères des Affaires étrangères du monde entier sont sur le qui-vive et égrènent, les uns après les autres, des ressortissants touchés par les tirs du terroriste. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a déclaré que ces attaques terroristes contre la Turquie ne sont pas isolées des événements qui secouent la région. Elles tentent, selon lui, de faire régner le chaos et l'instabilité dans le pays. Erdogan a déclaré, hier, dans un communiqué au sujet de l'attentat terroriste d'Istanbul que «les parties qui ciblent la sécurité de notre peuple tentent, en coopération avec leurs supplétifs, de faire régner le chaos et l'instabilité dans le pays, en lançant des attaques barbares contre les civils. Elles visent à atteindre le moral du peuple». Il a affirmé que la Turquie est consciente que ces attaques perpétrées par différentes organisations terroristes ne sont pas isolées des événements qui secouent la région et a fait part de la détermination de l'Etat à «éradiquer ces menaces et ces attaques». Pour sa part, le président russe, Vladimir Poutine, a présenté ses condoléances à son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, déclarant dans un message publié sur le site officiel du Kremlin qu'«il est difficile d'imaginer un crime plus cynique qu'un massacre de civils innocents au milieu de la fête du Nouvel An». «Mais la notion de moralité humaine n'existe pas pour les terroristes. Notre devoir commun est de répondre de manière décisive à l'agression terroriste», a-t-il ajouté. Dans le même sillage, le président français, François Hollande, a fermement condamné l'attaque terroriste et a exprimé «la solidarité de son pays avec la Turquie contre le terrorisme». Il a souligné que la France «poursuivra impitoyablement la lutte contre ce fléau avec ses alliés». La Chancelière allemande Angela Merkel a présenté ses condoléances au président turc, Recep Tayyip Erdogan, pour les victimes de l'attentat terroriste qui a fait plusieurs dizaines de victimes dans la ville d'Istanbul, hier. Les autorités policières avaient annoncé avoir déployé 17.000 policiers dans Istanbul, afin d'encadrer les festivités du Nouvel An. Le pays a été frappé à plusieurs reprises par Daesh en 2016, et le 10 décembre, un attentat revendiqué par un groupe radical kurde PKK avait fait 45 morts, dont une majorité de policiers dans le centre d'Istanbul. (Synthèse d'après agences)