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Révélations sur les 800 «revenants» des fronts de Daech
Lutte contre le terrorisme
Publié dans La Presse de Tunisie le 02 - 01 - 2017

Sous le sceau de l'anonymat, un haut cadre sécuritaire livre de nombreux détails sur le profil des 800 terroristes rentrés en Tunisie ces trois dernières années. Ce chiffre regroupe des femmes et des bénéficiaires de l'amnistie générale. Beaucoup de sidéens parmi les contingents de « revenants »
Depuis que le ministre de l'Intérieur, Hedi Majdoub, a révélé, voilà une dizaine de jours, le chiffre des 800 combattants tunisiens de retour des zones de conflit armé, le degré d'inquiétude ne semble pas baisser parmi la population. D'un autre côté, la polémique autour de la déchéance de la nationalité des terroristes se poursuit dans la sphère politique.
Mais qui sont ces « revenants », d'après la formule du journaliste David Thomson (*), auteur d'un livre sur les Français partis rejoindre des groupes terroristes en Syrie et qui rentrent ces derniers mois en France ? Où sont-ils actuellement ? Quel est leur degré de dangerosité ? Comment intercepter tous les autres dont le retour s'annonce imminent depuis que Daech recule, chaque jour un peu plus, sur le terrain de la guerre en Syrie, en Iraq et en Libye ?
C'est sous le sceau de l'anonymat qu'un haut cadre sécuritaire a bien voulu répondre à nos questions.
« Les premiers de retour sont les déçus de Daech »
Notre source nous apprend que le phénomène du retour des Tunisiens des fronts de tensions n'est pas nouveau. Des groupes de combattants étaient partis auparavant au Liban, dans les années 70, en Afghanistan au cours des années 80, en Bosnie-Herzégovine dix ans plus tard et en Irak au début des années 2000. Même si les contingents qui se sont dirigés vers ces destinations d'hier n'ont rien à voir du point de vue du nombre avec les jihadistes d'aujourd'hui, le ministère de l'Intérieur semble avoir accumulé une certaine expertise dans le traitement de ces cas lors des trente dernières années.
Livré par le ministre Hédi Majdoub sans beaucoup de détails, le chiffre des 800 terroristes, « tous fichés et suivis par nos différents services », affirme le responsable sécuritaire, renferme plusieurs catégories de revenants. Parmi eux, ceux qui ont repris le chemin du pays depuis 2013 et 2014.
« Les premiers de retour sont en fait les moins dangereux, il s'agit des déçus de Daech, des gens quelque peu idéalistes, qui ont très vite regretté d'avoir pris part, en particulier, au bourbier syrien. Les plus radicalisés, qui savent manier les armes et ont subi des entraînements pour tuer, rentrent aujourd'hui, sous la contrainte de l'actualité géopolitique. Ils ont entre 20 et 35 ans. Certains sont porteurs du sida. Comme dans les montagnes tunisiennes où les chefs de guerre appartiennent en général à d'autres nationalités, les revenants ne sont pas des dirigeants, mais plutôt des exécutants. Beaucoup se recrutent parmi les bénéficiaires du décret-loi relatif à l'amnistie générale de 2011 », révèle le responsable sécuritaire.
D'autre part, et toujours selon notre informateur, le chiffre de 800 terroristes regroupe également des femmes, dont Farah, la fiancée d'Anouar Bayoudh, fils du colonel-major, Dr Fathi Bayoudh. Il y a quelques mois, le tragique destin de cette famille avait provoqué l'émoi des Tunisiens. Alors qu'il était venu en Turquie pour récupérer son fils ayant rejoint le front de Daech en Syrie en vue de le ramener en Tunisie, le père décède lors du triple attentat à l'aéroport d'Istanbul le 28 juin 2016. Aujourd'hui, en attendant la fin de l'enquête, Farah et Anouar croupissent en prison.
Même la prison ne les pousse pas à renier leur radicalité
« Les personnes qui sont rentrées avant la promulgation de la nouvelle loi portant sur la lutte contre le terrorisme et la répression du blanchiment d'argent ont été jugées selon les dispositions de l'ancienne loi de 2003. Celle de 2015 est très claire : elle criminalise dans ses articles 31 et 32 l'adhésion à l'intérieur ou à l'extérieur du territoire de la République à une organisation terroriste », fait remarquer le haut responsable sécuritaire.
Si notre source avoue ne pas détenir les pourcentages des terroristes sous les verrous et de ceux qui ont été libérés, par manque de preuves, il assure que la vigilance ne baisse pas quant au suivi de ces individus : contrôle administratif, assignation à résidence, descentes policières, filatures, écoutes téléphoniques, interception des communications, surveillance et infiltration physique et virtuelle.
« Nous déployons tout l'arsenal juridique de contrôle que nous permet la loi organique n° 2015-26 du 7 août 2015, relative à la lutte contre le terrorisme et la répression du blanchiment d'argent. Nous avons remarqué, d'après les divers signes extérieurs arborés par ces jeunes, tenue vestimentaire, comportements quotidiens et contacts, que la majorité absolue de ces individus persistent dans leur radicalité religieuse ».
Combien d'autres n'ont pas été interceptés ?
En prison, les terroristes de retour des fronts de Daech ne sont pas isolés du reste des détenus, « les mettre tous ensemble va encore plus les renforcer », estime le haut responsable sécuritaire. « Ils y sont par contre fortement observés et évalués par l'administration pénitentiaire. Ce qui nous donne des orientations à propos de quelles dispositions de contrôle prendre avec eux au moment de leur libération », ajoute notre source.
Certes, plusieurs moyens permettent de prouver la participation des « revenants » entrés clandestinement sur le territoire tunisien à des crimes de guerre : leur mise en cause dans d'autres dossiers liés au terrorisme, écoutes téléphoniques, blessures apparentes sur le corps, mais également l'échange d'information des autorités tunisiennes avec Interpol et Europol. Ainsi qu'avec les renseignements algériens, turcs, français, allemands...
Mais pour les 800 individus recensés combien d'autres ont échappé au filet des forces de la police, de la garde nationale et de l'armée ? Connaît-on l'identité de tous ceux qui sont partis pour pouvoir les intercepter ?
Notre informateur avoue que ce chiffre de 800 terroristes de retour en Tunisie reste approximatif.
(*) «Les revenants. Ils étaient partis faire le jihad, ils sont de retour en France», coédité par Le Seuil et le site d'information Les Jours (304 pages).


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