La gestion des cités pose, aujourd'hui, un problème grave : les délégations spéciales installées manquent-elles de volonté ou de moyens — ou les deux à la fois — pour gérer les zones urbaines qui sont de leur ressort? Outre le problème des levées des ordures et des gravois de toutes sortes qui sont le lot quotidien des habitants des villes, il y a celui de l'infrastructure usée jusqu'à la corde et pour la réfection de laquelle aucune enveloppe ne semble avoir été allouée. A la Petite Ariana, à Borj Louzir et dans d'autres cités, les voies et chaussées sont devenues des pistes rurales : les nids de poule, un peu partout, se sont transformés en ornières ou en véritables crevasses. Le report, sans cesse renouvelé, à adopter le projet de loi relative aux élections municipales est grave à plusieurs titres : ces atermoiements semblent beaucoup plus dictés par des considérations d'enjeux politiques et de préparatifs à ces échéances que par un réel souci de répondre aux attentes des citadins et d'instaurer des institutions durables pour la gestion des cités. Ainsi, les délégations spéciales installées depuis des années dans un provisoire qui dure, hésitent à engager des projets de toutes sortes, se considérant comme des structures provisoires et qui n'ont à rendre compte à personne ou qui invoquent le manque de moyens, ou encore qui se disent être là pour la gestion des affaires courantes et non pour la conception et la réalisation des projets urbains. Des cités entières se clochardisent, s'enlaidissent et se délabrent à vue d'œil. Jusqu'à quand ?