L'économiste Ridha Chkoundali a apporté un éclairage sur la légère diminution du taux d'inflation, passé à 5,3 % en juillet 2025 contre 5,4 % le mois précédent, selon les dernières données de l'Institut national de la statistique (INS). Invité sur Express FM mercredi 6 août, le Professeur d'économie a souligné que cette tendance à la baisse, amorcée après le pic de 10,4 % atteint en février 2023, pourrait inciter la BCT à assouplir sa politique monétaire. Une réduction du taux directeur, a-t-il expliqué, stimulerait l'investissement et soutiendrait la croissance économique. Toutefois, Ridha Chkoundali a tenu à nuancer cette perspective en pointant le décalage entre les chiffres officiels et le quotidien des Tunisiens. Si certains produits de base, comme les œufs et les huiles alimentaires, ont vu leurs prix reculer, d'autres dépenses essentielles continuent de peser lourdement sur les ménages. Les statistiques de l'INS montrent en effet des augmentations dans des secteurs clés : médicaments, services de santé, transports ou encore restauration et hôtellerie. Pour l'expert, ces hausses reflètent un recul de l'Etat dans ses missions sociales, alors même que le président de la République en avait fait une priorité. « Les Tunisiens ne perçoivent pas cette baisse de l'inflation dans leur vie quotidienne », a-t-il insisté ; Les chiffres affichent des hausses bien supérieures à la moyenne. Ridha Chkoundali propose donc la création d'un indice mieux aligné sur l'inflation réellement subie par les ménages, centré sur les produits et services qui impactent directement leur budget.
Une politique monétaire jugée trop restrictive L'économiste a également critiqué la prudence excessive de la BCT, qui « tarde à baisser son taux directeur par crainte d'alimenter l'inflation ». Selon lui, cette approche repose sur une analyse erronée : l'inflation en Tunisie ne proviendrait pas d'une surchauffe de la demande, mais plutôt des contraintes pesant sur l'offre, faute d'investissements suffisants et en raison des obstacles structurels entravant les entreprises. . L'intervenant appelle à une politique monétaire plus audacieuse pour relancer l'activité. Pour lui, l'urgence reste nationale : revoir la stratégie de la Banque centrale, faciliter l'investissement et surtout, augmenter la production locale. Seule cette voie, selon lui, permettra de transformer une baisse statistique de l'inflation en un réel soulagement pour le pouvoir d'achat des Tunisiens.